La protection des ressources naturelles a servi à justifier les plans d'austérité

Εκτύπωση
13 décembre 1996

Et cela ne doit pas surprendre. La critique de la société dite de consommation, thème chéri de la plupart des groupes écologistes, était en harmonie avec l'idéologie d'austérité que prôna la bourgeoisie, en particulier à partir de 1973-74.

Les experts du Club de Rome avaient, sans doute et pour partie en tout cas, voulu avertir leur classe des problèmes réels créés par la dégradation croissante de l'environnement et par les risques croissants de catastrophes, qui pouvaient affecter éventuellement des bourgeois eux-mêmes. Mais leur cri d'alarme avait aussi et surtout un objectif propagandiste : il a contribué dans les années 70 à utiliser la protection des ressources naturelles pour justifier les plans d'austérité. Cela correspondait au tournant de la situation de l'économie capitaliste, pour laquelle les profits commençaient à ne plus passer par les investissements productifs.

Si bien que l'idéologie écologiste faisait une sorte de pendant à l'idée de la "Croissance zéro". Quand les écologistes affirmaient qu'il vaut mieux "être" qu'"avoir", cela restait un peu obscur, mais quand ils déclaraient "la contestation du milieu de vie sera plus révolutionnaire que celle du niveau de vie", qu'ils se sont mis à préconiser le partage du travail et des salaires (pas des revenus en général, des salaires !) comme moyen pour combattre le chômage, la convergence idéologique est mieux apparue.

D'ailleurs, de l'écologiste inconnu au conseiller des organismes officiels, voire au ministre, bien des trajectoires ont été rapides.