Une nouvelle branche de la biologie

Εκτύπωση
13 décembre 1996

Parallèlement, cependant, les sciences et les techniques faisaient des progrès spectaculaires.

La branche de la science qui a reçu le nom d'écologie s'est constituée à la confluence de plusieurs disciplines dans la deuxième moitié de ce XIXe siècle.

Diverses sortes de travaux et de recherches y ont contribué. Par exemple, la conquête et l'exploitation de pays transformés en colonies par les pays capitalistes s'accompagnaient d'un certain intérêt scientifique, notamment en matière de connaissances sur les maladies tropicales, donc sur les insectes porteurs de germes, et aussi sur la flore tropicale.

La biologie la science des organismes vivants connut une étape décisive entre 1855 et 1865. Mais le cloisonnement qui existait toujours entre les différentes branches des sciences naturelles la botanique, la zoologie, etc. entraînait la fragmentation des connaissances, et c'était un frein à la connaissance des lois générales. On éprouvait le besoin de synthèses intellectuelles, la nécessité d'étudier la nature d'un point de vue plus global.

Les idées évolutionnistes commençaient à être dans l'air du temps. Darwin avait eu divers précurseurs, mais son traité de l'Origine des espèces, paru en 1859, annonça la victoire des idées transformistes. Il apparut assez vite que la théorie de l'évolution était "plus qu'une hypothèse", même si le Pape de Rome vient seulement de l'admettre, plus d'un siècle après...

C'est un ardent propagateur des idées de Darwin, Ernst Haeckel, qui créa, à partir de deux racines grecques signifiant maison et science, le terme d'"écologie", qui signifie donc science de l'habitat, ou du milieu de vie si l'on veut.

A partir du moment où Darwin posait le problème de l'évolution des espèces à travers la lutte pour l'existence et la sélection naturelle, cela ouvrait en effet les portes à cette nouvelle branche de la biologie. Dès lors que l'on s'interroge sur les chances de survie de telle espèce d'herbivore, par exemple, cela amène à s'interroger sur les plantes dont il se nourrit, la nature du sol et les conditions du climat qui ont permis à ces plantes de pousser, comme sur les prédateurs qui s'en nourrissent, ou ses parasites. Ce qui veut dire envisager toute une étude de son milieu de vie avec ses multiples interactions.

Haeckel réunissait sous le nom d'écologie une telle étude, ambitieuse. Ambitieuse, parce qu'étudier les êtres vivants dans leur fonctionnement global et dans la nature même n'est pas une chose facile ni rapide.

C'est pourquoi l'écologie scientifique n'a pas connu un grand épanouissement à l'époque, même si plusieurs scientifiques, des écologues, menèrent quelques travaux de recherche avec des buts appliqués, comme l'amélioration du rendement des pêches ou le perfectionnement de l'ostréiculture.

Ce n'est que vers les années 1910, 1920 et 1930 que l'écologie scientifique, conception globale et dynamique, a commencé à se constituer vraiment, et d'ailleurs tout particulièrement dans la jeune Union soviétique.