Du "pater familias" romain au chef de famille du code napoléon

Εκτύπωση
10 novembre 1995

Un siècle plus tard, beaucoup d'hommes politiques bourgeois en sont encore, eux, à des idées d'un autre âge. Par exemple, qui a déclaré : "L'homme tire sa dignité et sa sécurité de son emploi. La femme doit l'un et l'autre au mariage" ? Le ministre français de la Justice, Jean Foyer, en 1973. Ou encore : "Pour moi, la femme idéale, c'est la femme corrézienne, celle de l'ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s'assied jamais avec eux et ne parle pas" ? Jacques Chirac, bien sûr (en 1978). On ignore s'il songeait en l'occurrence à répudier sa femme... née Bernadette Chaudron de Courcelles...

Une anecdote, enfin. Lors d'une visite officielle de Pompidou, alors président, en 1969, Mme Pompidou ne put pénétrer dans la salle des délibérations de la mairie du lieu, car cette salle était interdite aux femmes. Le lieu était Ajaccio.

Mais il n'y a pas lieu de trop s'étonner de tout cela. Au niveau juridique, les femmes en France sont restées sous le joug du Code civil instauré par Napoléon Ier jusqu'à une époque bien récente. C'est seulement depuis 1965, par exemple, que le mari n'a plus la législation pour lui s'il veut s'opposer à ce que sa femme exerce une activité professionnelle ; et c'est seulement en 1970 qu'un des derniers grands vestiges du Code Napoléon a été aboli : l'autorité du père sur la famille a été remplacée juridiquement par l'autorité des deux parents.