Municipales 2008

Εκτύπωση
décembre2007-janvier 2008

Texte proposé par la majorité - Adopté par 97 % des délégués présents au congrès

Même si la campagne proprement dite pour ces élections n'est pas encore commencée, le monde politique en est quand même très préoccupé. Il est préoccupé en grande partie, cependant moins à droite qu'à gauche, par le problème des alliances possibles.

L'UMP ne peut rechercher que du côté de ce qui est déjà acquis, ou de ceux qui restent autour de Bayrou, qui sont partagés entre rejoindre la droite ou rejoindre le PS. Mais ce choix dans les grandes villes dépendra certainement des rapports de forces locaux car, par définition, le centre penche du côté où il a le plus à gagner.

À gauche, c'est plus complexe. On ne peut même pas dire que le PS soit hégémonique, divisé qu'il est à l'heure actuelle. Cependant, pour les élections municipales il est quand même peu vraisemblable qu'il se divise réellement. Par contre, ses rapports avec le PC sont complexes. Dans bien des villes dirigées actuellement par le PC, le PS est tenté de lui ravir la première place, c'est-à-dire la mairie. Par exemple, lui faire concurrence au premier tour, en espérant arriver en tête afin qu'une unification au deuxième tour pour remporter la majorité municipale place le PS devant le PC.

Le seul problème dans cette optique pour la gauche serait que la vague qui a porté la droite au pouvoir et qui, nous l'avons vu aux législatives, n'est plus un tsunami, soit encore suffisamment forte pour risquer d'arracher des municipalités à la gauche, obligeant ainsi PC et PS à s'unir dans certains endroits, dès le premier tour.

Reste l'extrême gauche. Si l'on en juge par les scores, non seulement à la Présidentielle, où aucune formation n'a atteint 5 %, mais aussi aux législatives, les listes de l'extrême gauche seront mal placées dans la course, non seulement aux mairies qui sont quasiment toutes hors de leur portée, mais même simplement pour avoir quelques élus municipaux.

Rappelons que pour qu'une liste puisse se présenter au deuxième tour, il faut qu'elle ait recueilli 10 % des suffrages au premier tour et que même pour pouvoir fusionner au deuxième tour avec une autre liste qui, elle, aurait obtenu ces 10 %, il faut qu'elle ait obtenu au moins 5 % des voix au premier.

Aucune liste d'extrême gauche ou de la gauche de la gauche n'a l'assurance d'obtenir 10 % ou même 5 % des voix. C'est pourquoi nous serons ouverts à la conclusion d'alliances dès le premier tour si elle sont envisageables car encore faut-il savoir sur quelles bases et avec qui.

Les élus municipaux que nous avons obtenus en 2001 ont presque tous été élus dans des circonstances relativement particulières. C'est-à-dire dans les cas où une liste avait obtenu la majorité absolue dès le premier tour, ce qui lui donnait au moins 75 % des sièges, le reste étant réparti à la proportionnelle. C'est surtout dans ces cas-là que nous avons pu avoir des élus, mais seulement lorsque nous avions rempli la condition supplémentaire d'avoir plus de 5 % des suffrages dès le premier tour sinon nous n'étions pas admis à la répartition et, parfois, il fallait encore bien plus pour avoir un seul siège, selon le nombre restant à répartir.

C'est dire qu'en 2008, même si nous arrivons comme en 2001 à présenter plus de 5 000 candidats dans 128 communes, ce qui est dans les possibilités, il sera sans doute encore plus difficile qu'en 2001 d'obtenir des élus. Or aux municipales, il est souhaitable d'avoir des élus.

En effet, dans des élections comme la Présidentielle, nous savons dès le départ que nous ne serons pas élus. Le serions-nous que, en dehors d'une vague extraordinaire de crises sociales, nous ne pourrions rien faire. Notre participation y est uniquement destinée à populariser des idées, tout ou partie de notre programme social, le faire connaître afin qu'il soit repris, espérons-nous, lors de luttes sociales à venir. C'est évidemment limité mais c'est quand même énorme par rapport à nos moyens habituels de populariser nos idées. Dans ce contexte, les alliances ne nous serviraient à rien. Additionner à la Présidentielle des suffrages, avec la LCR par exemple, ne changerait pas cette situation. Nous partagerions, c'est-à-dire diminuerions, nos temps d'intervention et, d'autre part, nous serions obligés de composer sur le programme à défendre. Autant défendre chacun l'intégralité de son programme et de plus, disposer chacun d'un temps complet d'intervention dans les médias. Tout ce que chacun a à dire de différent pourrait être exprimé et ce que nous avons à dire de commun le serait deux fois, ce qui n'est pas trop !

Pour des élections municipales, le problème est différent puisque la campagne est divisée en un grand nombre de communes. Même en faisant une même campagne nationale, nous ne pourrons nous présenter partout. Il faut, bien souvent, partir de situations locales pour les relier aux problèmes généraux de la société. Mais, différence encore plus notable, nous avons aussi la possibilité d'avoir des élus municipaux. Nous l'avons vérifié à différentes reprises depuis plusieurs élections.

Nous devons donc préparer ces élections municipales et nous présenter dans le maximum de communes, au moins autant qu'en 2001 c'est-à-dire 128, et bien plus, si possible car plus nous présenterons de listes, plus nous aurons de chances de rencontrer des situations favorables comme celles qui nous ont permis d'avoir des élus aux municipales précédentes. Il est donc nécessaire de constituer et présenter le maximum de listes.

Nous aurons bien sûr le problème d'alliances éventuelles. Nous ne sommes plus en 2001. La droite a peut-être encore le vent en poupe. L'électorat peut être encore traumatisé par sa présence à la tête de l'Etat et tenté de se porter sur ceux des partis de gauche qui ont des chances de gagner et, en plus, être décidé à ne pas disperser ses voix. Une situation qui peut être très défavorable à la gauche de la gauche et à l'extrême gauche.

Nous avions prévu, depuis longtemps, deux ans au moins, que nous risquions d'être laminés à la Présidentielle. Nous n'avions pas anticipé le résultat mais nous avons dit et écrit qu'il serait très probablement très inférieur à celui que nous avions eu en 2002.

Mais quelle que soit la situation, nous devons quand même faire l'effort d'une campagne car obtenir des élus municipaux est extrêmement important pour notre rayonnement politique. Ces élus sont un point d'ancrage dans une ville et l'axe autour duquel peuvent graviter nos activités locales.

Ces activités peuvent, bien sûr, être menées sans que nous ayons d'élu. Nous avons des activités locales dans un nombre bien supérieur de communes à celui où nous avons des élus. Et, même sans élu, nous devrons agir dans encore plus d'endroits que les années précédentes. Mais nos élus renforceraient l'impact de nos activités. Cela représenterait une présence permanente de notre organisation et de nos idées, contrairement, par exemple, aux activités ponctuelles de propagande que nous faisons lors des caravanes d'été, que nous comptons cependant multiplier et étendre au-delà de la période d'été.

La conclusion est que nous devons essayer de constituer des listes dans le maximum de localités. Cela ne nous empêchera cependant pas d'étudier et d'être ouverts à toute proposition d'alliance, que nous étudierons en fonction des situations, des rapports de forces locaux et des possibilités d'élus que ces alliances pourraient réellement nous ouvrir. Nous n'avons en effet aucun intérêt à conclure des alliances sur un programme d'accords avec nos éventuels alliés si cela ne nous permettait pas d'avoir des élus, voire nous en empêchait, et d'autant plus que nous avons les moyens de nous présenter indépendamment.

10 octobre 2007