Un nouveau "péril jaune" ?

Print
13 décembre 1996

Aujourd'hui, si tout "le Sud" est mis au banc des accusés, la Chine fait un retour de premier plan parmi les périls de l'heure.

Le raisonnement est le suivant, d'après "L'état de la planète" de cette année : la Chine "doit nourrir 14 millions d'individus supplémentaires par an"..."si le pays continuait de dilapider ses terres agricoles et son eau dans sa course à l'industrialisation", "la Chine devra trouver 400 millions de tonnes de céréales sur le marché mondial". C'est énorme, et "en fin de compte, lorsque la Chine sollicitera régulièrement les marchés mondiaux, sa propre situation de pénurie deviendra celle du monde entier. Sa pénurie de terres agricoles et d'eau deviendra une pénurie mondiale. Son échec face à l'explosion démographique affectera bientôt le monde entier".

Les auteurs de cette prose soulignent aussi qu'"au moment même où les pays industriels renoncent à produire des chloro-fluoro-carbones afin de protéger la couche d'ozone, la Chine a doublé sa production (entre 1986 et 1992). Ainsi, le rythme auquel elle abandonnera ces produits chimiques industriels pèsera sur les taux mondiaux de cancers de la peau dans les décennies à venir".

La nouvelle variante du "péril jaune" d'antan n'est pas plus sympathique que l'ancienne. Tout cela ressemble à une tentative pour exorciser la peur qu'éprouve la minorité des nantis face à la menace, non écologique, des humains réduits à une vie de misère.