Les capitalistes avaient d'autres chats à fouetter que de s'atteler à une meilleure connaissance du fonctionnement de la nature. Pourtant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'industrie capitaliste avait déjà détérioré l'environnement dans plusieurs pays européens, et commençait aussi à le faire aux Etats-Unis d'Amérique.
La conscience du phénomène fut due pour une part aux observations faites dans les colonies anglaises, notamment sous l'influence des travaux de Darwin, sur la disparition de certains espèces animales par exemple. Les médecins britanniques de la Compagnie des Indes orientales s'alarmaient déjà, en 1852, des conséquences de la destruction des forêts tropicales due à la colonisation. Ils y liaient les problèmes d'inondations qu'ils rencontraient en Inde, notamment.
Et le plus frappant peut-être est que quelques-uns, dans la communauté scientifique de l'époque, débattirent, dans les années 1860, de la question des risques d'un changement global du climat, voire même d'une possible altération de la constitution de l'atmosphère terrestre à cause des rejets industriels de gaz carbonique, et des menaces en conséquence pour la survie de l'espèce humaine...
Face à ces problèmes qui, comme on le voit, ne sont pas tout à fait nouveaux, la question était soulevée : le massacre de la nature n'est-il pas une fatalité inhérente à l'industrie moderne dont, pour ses laudateurs, il conviendrait de s'accommoder comme d'un tribut inévitable à payer au "progrès", ou qui serait, inversement, pour ses détracteurs, une raison de rejeter la grande industrie en tant que telle.
Face à la bourgeoisie intéressée à la défense de son système d'exploitation et encline à se laver les mains des conséquences, n'y aurait-il donc d'autre solution envisageable que le refus du progrès apporté par l'industrialisation c'est-à-dire une impasse ?
A la base, le problème est le même aujourd'hui, et les réponses possibles sont de même nature.
Il s'est trouvé des militants pour refuser d'emblée de se laisser enfermer dans ce faux dilemme, avant tout Marx et Engels.