Car c'est bien dans la division de la société en classes, et non pas dans des différences biologiques, que réside la cause qui fait que depuis des millénaires, à un degré ou un autre, les femmes ont été réduites à une position secondaire.
Les relations entre les hommes et les femmes, les structures familiales, ne sont pas restées immuables de toute éternité. Elles ont une histoire, et elles ont donc aussi un avenir et, puisque nous ne parlons pas de la société des abeilles mais de celle des êtres humains, un avenir qui peut être construit consciemment et volontairement.
Projeter sur les sociétés préhistoriques l'image de la famille moderne, de ses relations hommes-femmes, parents-enfants, comme si au cours des deux ou trois millions d'années d'existence de l'espèce humaine tout avait changé hormis cela, relève de la négation de l'histoire, même si c'est malheureusement le cas de bon nombre d'historiens universitaires.
C'est seulement au XIXe siècle, et grâce au mouvement ouvrier, notamment à des hommes comme Engels, et après lui au dirigeant socialiste allemand Auguste Bebel, qu'a vraiment été affirmé ce caractère historique des relations familiales, et que la structure de la famille bourgeoise et l'oppression globale des femmes ont été contestées.