Nombre de petits exploitants, parmi les 80 000 producteurs de lait recensés en France, parviennent difficilement à se verser un véritable revenu. Inflation oblige, le prix qui leur est payé a certes connu une hausse sensible depuis deux ans, mais elle ne semble pas couvrir celle des coûts de l’élevage. Elle a été aussitôt répercutée, et souvent bien au-delà, par les industriels et les groupes de la grande distribution. Le commerce international du lait nourrit en effet grassement les industriels de la filière, tels Danone, Savencia, Bel ou Sodiaal, à commencer par le numéro un mondial du secteur, Lactalis, et son PDG et actionnaire majoritaire, Emmanuel Besnier.
De petits exploitants dominés par le « saigneur » du lait
Depuis plusieurs mois, le groupe Lactalis ne faisait pas mystère de son refus d’augmenter le prix auquel il achète le lait aux producteurs au-delà d’un symbolique 1 %, contrevenant ouvertement aux préconisations des lois EGalim1 1 et 2. Censées protéger depuis 2017 les revenus des agriculteurs et satisfaire ainsi la clientèle électorale traditionnelle de la droite, ces dernières n’ont en réalité rien changé aux rapports de force entre ces derniers, les industriels de l’agrobusiness et ceux de la grande distribution. Et, en janvier 2024, contrairement aux années précédentes, aucun accord n’avait pu être trouvé sur le prix de la tonne de lait. Cette attitude des dirigeants de Lactalis, dans le contexte de crise économique générale et d’inflation, a été ressentie comme une provocation et a déclenché un mouvement de protestation. Le 21 février, deux cents membres de la Confédération paysanne ont ainsi envahi son siège à Laval, ainsi que son siège aveyronnais, avant d’en être délogés par la police. Une mobilisation de moindre ampleur à ce jour qu’en 2014 et surtout 2016, lorsque la « crise du lait » avait mobilisé massivement les producteurs contre les méthodes du groupe et le fait qu’il était celui qui imposait le prix d’achat le plus bas.
Le groupe Lactalis collecte environ un quart du lait en France. Mais le prix (autour de 40 centimes d’euro le litre en moyenne, soit moins du tiers du prix du lait entier vendu en supermarché) auquel le numéro un mondial du secteur achète cette matière première, transformée ensuite sous de multiples formes (poudre, fromage, beurre, crème, etc.) est loin de permettre de vivre à la majorité des exploitants qui sont en contrat exclusif avec lui. Si une minorité bénéficie d’un prix d’achat plus élevé, souvent lié à une appellation d’origine contrôlée (AOC) ou protégée (AOP), un quart vit sous le seuil de pauvreté, avec souvent des revenus inférieurs au RSA. Des milliers font faillite chaque année.
Depuis la suppression des quotas en mars 2015, qui avaient pour but depuis 1984 d’en finir avec les excédents de la période précédente et de réguler la production, les prix connaissent des variations permanentes, en fonction des rapports de force entre industriels et distributeurs, et de la spéculation. Mais la baisse du prix payé aux agriculteurs avait en réalité commencé avant cette modification des règles du marché. C’est en effet depuis longtemps que les capitalistes de différents secteurs s’affrontent à l’échelle de l’Europe et du monde.
Dans ce bras de fer, les petits exploitants sont toujours perdants. Lactalis les oblige par contrat à produire un certain nombre de litres, le plus souvent sans préciser le prix d’achat. Au-delà de cette quantité, l’industriel ne paye rien… mais remplit ses cuves et vend les produits transformés d’une matière première qui ne lui coûte rien. Et le groupe laitier dispose de mille moyens pour contraindre les producteurs à se plier à ses diktats. Sa part de marché est telle qu’il peut menacer quiconque de ne plus collecter son lait, le laissant ainsi sans solution. Car les autres industriels, avec lesquels Lactalis s’est réparti le territoire, se gardent bien d’engager un bras de fer, pour mieux préserver leur propre pré carré. Et il ne se prive pas de mettre ses menaces à exécution. Lactalis peut faire pression également pour l’achat de nouveaux équipements, au nom de la productivité : par exemple des cuves de stockage ou des robots de traite (qui coûtent entre 100 000 et 150 000 euros, non compris les travaux et les frais de maintenance). Il dispose pour cela d’une armée de techniciens sur le territoire prêts à fournir leurs conseils intéressés et les solutions matérielles… aux frais des producteurs bien sûr. Ceux-ci se retrouvent lourdement endettés, auprès des banques (principalement le Crédit agricole), voire directement de Lactalis. Dans ce cas, s’ils se trouvent dans l’impossibilité d’en assurer la charge, Lactalis prélève directement la somme qu’il estime lui être due sur la « paye du lait » qui leur est versée ! Pas étonnant que certains aient utilisé l’expression « méthodes de gangsters » à son propos.
Concentration et industrialisation à marche forcée
Cette pression constante de l’agro-industrie et de la mécanisation a accéléré depuis les années 1960 la ruine des plus petits exploitants et la concentration de la filière, comme de toute la production agricole, dans la majorité des pays. Ce phénomène d’industrialisation de la production alimentaire, engagé il y a plusieurs décennies dans les pays les plus riches, dont la France, se poursuit. Mais il touche désormais des régions où les paysans n’avaient pas encore été chassés massivement de leurs terres.
Cette tendance à la concentration a d’abord été menée dans les industries de transformation. Les petites entreprises et coopératives ont été dévorées par les grandes, ou ont elles-mêmes énormément grossi, jusqu’à se muer en géants de l’agro-industrie. Outre Lactalis (famille Besnier), qui occupe la première place des 25 plus grands groupes capitalistes laitiers, devant Nestlé, la France compte quatre autres entreprises de stature mondiale : Danone (6e), Sodiaal (12e), Savencia (famille Bongrain, 14e) et Bel (famille Bel-Fiévet, 24e). Elles se partagent l’essentiel des 39 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la filière, comparable à celui de l’industrie aéronautique.
Ces mêmes industriels ont accéléré la concentration des exploitations, parce que la réduction des points de collecte leur est beaucoup plus profitable.
En 2020 la France, deuxième pays producteur laitier de l’Union européenne, derrière l’Allemagne, comptait 50 000 exploitations d’au moins 10 vaches laitières, soit un tiers de moins en dix ans. L’effectif du cheptel n’ayant presque pas baissé, les troupeaux d’au moins 100 vaches se sont généralisés. Les petites exploitations, dont le nombre a diminué de plus de moitié en vingt ans, ne représentent plus que 10 % de l’ensemble des exploitations en 2020. Ce mouvement ne s’inversera pas, tant la production de lait, l’industrialisation de l’élevage, de l’agriculture en général et de la pisciculture, se trouvent sous la coupe des financiers et des grands groupes financiers et industriels. Ceux qui, comme les organisations écologistes et des syndicats comme la Confédération paysanne, prétendent s’opposer à cette évolution au nom de l’environnement, de la défense des terroirs, du produire local, sans combattre l’organisation économique capitaliste, idéalisent l’agriculture du passé, son prétendu modèle « à la française » et les frontières nationales.
Certes, il n’existe pas à ce jour en France de ferme « aux mille vaches », comme celle qu’un industriel fortuné du BTP avait lancée il y a une quinzaine d’année dans la Somme (il a depuis arrêté sa production sans même atteindre ce nombre). Les producteurs de lait n’en sont pas moins sous la coupe des géants de l’agro-industrie, de la nutrition animale, des impératifs de rentabilité, des traitements sanitaires et vétérinaires, et de la mécanisation.
Cette tendance ancienne est, il est vrai, déjà poussée beaucoup plus loin dans certains pays. Aux États-Unis, durant les trente dernières années, le nombre de fermes laitières est ainsi passé d’environ 130 000 à moins de 30 000 (moins qu’en France donc !), soit une baisse de 77 %. Les méga-fermes, sortes de giga-factories du lait, se sont multipliées ces dernières années dans ce pays qui est également le plus grand marché au monde pour les produits laitiers, pour un montant de 110 milliards d’euros. La seule Fair Oaks Farms, qui se pose de surcroît en exemple d’une agriculture durable, en Indiana, peut fournir l’équivalent d’un verre de lait quotidien à 3,5 millions d’Américains. En avril 2023, l’incendie de la ferme laitière géante de South Fork Dairy Farm, au Texas, a tué environ 18 000 de ses 32 000 vaches laitières. Et des fermes semblables ou plus grandes encore existent déjà en Arabie saoudite, bien connue pour ses pâturages, et désormais en Chine, où 43 % des fermes comptaient déjà plus de 1 000 bêtes en 2020. Des chiffres à comparer à ceux de l’Inde, premier producteur de lait au monde, où la production laitière, qui échappe encore dans une très large mesure aux groupes occidentaux, est assurée à plus de 90 % par des exploitations comptant moins de cinq animaux !
Mais les rois de la traite des vaches ne sont pas seulement des champions nationaux. À l’instar de Lactalis, ces capitalistes interviennent sur un marché qui couvre désormais tous les continents. Le lait n’est qu’un produit, une matière première, qui alimente ce marché en même temps qu’il remplit les caisses des multinationales qui le contrôlent. Ils ont aussi le beurre… et l’argent du beurre, dont les prix ont explosé depuis deux ans.
La poudre de lait est elle aussi l’objet d’un vaste commerce international, qui a plus que doublé ces vingt dernières années et reflète la domination des industriels des pays développés. Plus de 80 % de sa production relève en effet des plus puissants d’entre eux et est destinée pour plus de 90 % aux pays pauvres ou dits émergents, en tête desquels on trouve le Mexique, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie ou encore l’Algérie.2
La famille Besnier boit du petit-lait
Créée dans les années 1930 en Mayenne, l’entreprise Besnier, rebaptisée Lactalis en 1999, est restée dans le giron de la famille. Son actuel PDG, Emmanuel Besnier, y voit un « exemple presque parfait des succès du capitalisme familial à la française ». Assis sur une fortune estimée actuellement à environ 15 milliards, au neuvième rang français, il a de quoi être content ! C’est surtout un exemple de la dictature des grandes familles bourgeoises qui dominent ce marché : lui, sa sœur et son frère sont en effet les seuls actionnaires d’une entreprise qui emploie environ 85 000 salariés dans ses usines réparties dans 56 pays.
Besnier dit qu’il adore le fromage : on comprend pourquoi ! « Saigneur du lait », il pourrait également être nommé roi du camembert, ou plutôt son Président, puisque c’est sous cette marque qu’il réalise une fraction significative de son chiffre d’affaires en France et dans le monde. Le groupe fut le premier à industrialiser la production de ce fromage, auquel l’image de la France est souvent associée. De 17 unités par jour dans la première fabrique Besnier dans les années 1930, la mécanisation et l’industrialisation du processus ont porté la production quotidienne à 500 000, 10 par seconde, dans sa seule usine de Domfront, désignée dans l’Orne comme la « cathédrale du camembert ».
Dévorant la plupart de ses concurrents en Europe, dont les italiens Galbani et Parmalat, en Chine, au Brésil et désormais aux États-Unis, le groupe est devenu un des leaders du secteur et même désormais, réalisant 28 milliards de chiffre d’affaires, le numéro un mondial des produits laitiers, et l’un des dix plus puissants groupes agro-alimentaires. En vingt ans, les ventes de ses 150 marques ont été multipliées par sept. Quant à ses bénéfices, ils étaient de près de 400 millions d’euros en 2022.
Autant dire qu’en matière de normes, tant mises en avant par certains agriculteurs actuellement mobilisés, il est le premier à en imposer, la première étant, en bon capitaliste, celle du profit maximum. Le moindre centime non payé par Lactalis sur chaque litre de lait aux centaines de milliers d’exploitants avec lesquels il est en contrat dans le monde vient grossir les résultats de son racket. Le secret et l’opacité règnent également en maîtres : « Ils savent tout de nous, mais nous, on ne sait rien d’eux », résumait un agriculteur il y a quelques années. Durant des décennies, ses comptes, contrairement à ce que la loi est censée imposer, amendes à l’appui, n’étaient pas même publiés. Durant des années, le vice-président du tribunal de commerce de Laval, où se trouve le siège de Lactalis, chargé de faire publier ses comptes à l’entreprise, n’était autre qu’un cadre dirigeant du groupe. De quoi mettre de l’huile, et en l’occurrence du beurre, dans les relations entre la multinationale et la justice bourgeoise ! Le groupe s’y est résigné l’an passé, mais en prétendant ainsi faire la preuve de la faible rentabilité du secteur.
L’impunité d’un patron de choc malgré les scandales
Rien n’est à ce jour venu entraver cette emprise sur le marché du lait, du fromage, de la crème, etc., malgré de multiples scandales.
Ainsi, en 2000, le groupe a été condamné pour « fraude sur le lait et publicité mensongère », pour avoir durant des années mouillé de façon systématique, en y ajoutant de l’eau, le lait destiné à la consommation. En 2010, un contrôle de la répression des fraudes révélait que du lait UHT était vendu pour du lait frais pasteurisé. Mais le rapport resta sans suite, au prétexte d’un vide réglementaire. Cinq ans plus tard, Lactalis était de nouveau condamné, avec d’autres, dans l’affaire dite du « cartel du yaourt », pour entente illicite sur les prix et les appels d’offres, à une amende de 56,1 millions d’euros. Pas de quoi là non plus freiner ce mastodonte ni écorner durablement ses profits. Depuis, malgré des mises en demeure répétées et la mobilisation de riverains ou d’élus, 38 usines du groupe ont été traînées en justice pour pollution de cours d’eau et violation du Code de l’environnement. Les amendes auxquelles Lactalis a été condamné ont été si dérisoires qu’elles s’apparentent plutôt à une forme de droit permanent à polluer. Et ce d’autant que dans le même temps le groupe a reçu plusieurs dizaines de millions de subventions des agences de l’eau, censées veiller à la qualité des rejets industriels !
En 2017, plusieurs dizaines de nourrissons, et sans doute davantage, furent atteints de salmonellose après avoir consommé du lait infantile produit dans son usine de Craon, en Mayenne. Et pourtant la présence de cette bactérie avait été détectée à plusieurs reprises sur ce même site depuis 2006, date à laquelle Lactalis l’avait racheté. À cette date, la loi n’imposait même pas aux industriels de prévenir les services de l’État en cas de tels autocontrôles positifs. À ce jour, près de 300 plaintes ont été déposées dans cette affaire. Pour donner le change vis-à-vis de l’opinion publique, choquée par l’attitude de sa direction, qui avait refusé durant des semaines de retirer ses produits des rayons, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait alors dénoncé une « entreprise défaillante » et promis des « sanctions » qui ne sont jamais venues. Malgré l’ouverture récente d’une enquête pour rien moins que « blessures involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui », « tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine » et « inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit », Lactalis n’a toujours pas été jugé, et encore moins condamné, et n’a cessé de grossir et de s’enrichir. Le groupe, contestant la fiabilité des analyses effectuées par des laboratoires sur le site incriminé, désigne ceux-ci comme responsables et leur réclame même plus d’un milliard ! Quant au nombre et à la fréquence des contrôles des industries de l’alimentaire, il a continué à chuter, de même que celui des effectifs des services de la répression des fraudes qui en ont la charge. Autant dire que les géants de l’agro-alimentaire restent bien à l’abri des lois et du secret qui couvre tout le fonctionnement du capitalisme. Les travailleurs seraient mille fois mieux placés pour assurer cette surveillance et ces contrôles. Mais tout contrôle est aujourd’hui jugé attentatoire à la propriété privée et donc au profit, et l’entreprise impose une véritable omerta à ses salariés et à tous ceux, comme les journalistes, qui prétendent l’empêcher de faire son beurre en paix.
Plus récemment, des enquêtes ont révélé que, grâce à des placements dans des paradis fiscaux effectués par certaines de ses filiales ou holdings, Lactalis ne s’était acquitté que de taux d’imposition dérisoires (autour de 2,8 % pour celles installées au Luxembourg).
Lactalis est aujourd’hui visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier pour « fraude fiscale aggravée » et « blanchiment de fraude fiscale aggravée ». Plusieurs centaines de millions d’euros auraient ainsi été détournés. Son siège, ses bureaux à Paris ainsi que l’hôtel particulier de son PDG, Emmanuel Besnier, ont été perquisitionnés dans ce cadre le 6 février dernier.
À cette politique de Lactalis, commune à tous les grands groupes capitalistes, s’ajoutent les méthodes d’un patron de choc. Au début des années 1980, un dirigeant de la société avait ainsi envoyé un commando de 37 anciens parachutistes armés pour briser une grève avec occupation dans son usine de camemberts d’Isigny-sur-Mer et récupérer le stock ! Outre les pressions à l’encontre des éleveurs, Lactalis et son patron sont d’abord coutumiers des méthodes d’intimidation envers ses 85 000 salariés, dont 15 000 en France, répartis dans de multiples sociétés et dans 70 usines. Le groupe a beau faire miroiter un « cadre de travail agréable et stimulant », pour les ouvriers, les conditions de travail sont de plus en plus pénibles. Les salaires sont au niveau du smic, ou guère au-delà, même avec de l’ancienneté. Pas question de tolérer la moindre contestation ou tentative de révéler les conditions d’hygiène à l’extérieur de l’entreprise : les travailleurs comme les représentants syndicaux qui s’y essaient sont écartés dès que possible. Un ouvrier ayant travaillé dix-sept ans dans une des usines du groupe témoigne : « Les premières sanctions apparaissent à l’instant où le salarié prend des fonctions syndicales. […] Ceux qui dérangent, on les élimine. »3
« Mondialisation du lait : où la mondialisation s’arrêtera-t-elle ? », s’interrogeait la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) dans un article de juillet 2023. Le marché du lait n’échappe pas aux lois et aux contradictions de l’organisation capitaliste de la société. En faisant de cette production indispensable à l’alimentation un outil de domination des groupes capitalistes, il en reflète au contraire toutes les dimensions et toutes les aberrations. Il n’y aura pas d’issue pour les travailleurs de la terre si l’on n’en finit pas avec la domination de Lactalis et des groupes du même acabit, c’est-à-dire avec le capitalisme lui-même.
Le 19 février 2024
1Acronyme pour : Équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible pour tous. Une loi EGalim 4 vient d’être annoncée sous la pression des manifestations.
2Institut de l’élevage (Idele), Marchés mondiaux des produits laitiers 2022 – Perspectives 2023, Dossier économie de l’élevage n° 540, mai 2023 ; Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO), Food Outlook – Biannual Report on Global Food Markets, juin 2023.
3 Interview de Yohann Quesnel, « Dans le secret des laiteries », Disclose, 20 octobre 2020.