Ces semaines qui précèdent l'élection présidentielle sont rythmées par les sondages. Ils valent ce qu'ils valent en tant que prévision des résultats mais ils constituent la référence pour les candidats des grands partis pour modifier leurs discours de campagne et aussi pour modifier leurs manœuvres par rapport aux élections législatives.
Les sondages donnent toujours Hollande vainqueur au deuxième tour de l'élection présidentielle. Au premier tour cependant, les deux principaux rivaux pour la présidence se tiennent dans un mouchoir de poche. Pour le moment, toutes les officines de sondage affirment en tout cas que le deuxième tour devrait se dérouler entre Hollande et Sarkozy.
Pour Sarkozy, la menace d'être écarté dès le premier tour vient toujours de Marine Le Pen, bien plus que de Bayrou (et à plus forte raison que de Dupont-Aignan !). D'où la course aux déclarations sécuritaires, aux attaques répétées contre les travailleurs immigrés, sans parler de toutes les autres saletés réactionnaires dont chacun dispute à l'autre la primeur. Les tueries de Montauban et de Toulouse ont évidemment favorisé cet étalage de crasse d'extrême droite. L'emballement des médias, la recherche du sensationnel pour vendre du papier, se sont conjugués avec les déclarations de Le Pen et de Sarkozy pour amener le débat sur un terrain qui frise le surréalisme : la tuerie abjecte d'un psychopathe isolé est devenue une menace salafiste, portée par des « vagues d'immigrés déferlant sur la France ». Et Marine Le Pen de se poser gravement la question de « combien de Mohamed Merah parmi les nouveaux arrivants », alors que le tueur, d'ascendance algérienne certes, était né à Toulouse. Il ne semble pas que cette déferlante de stupidités ait profité plus à l'une qu'à l'autre des deux rivaux de la droite.
Côté gauche de l'échiquier politique, si Hollande continue à apparaître comme le candidat qui a le plus de chances d'accéder au deuxième tour et de l'emporter, les sondages indiquent l'effondrement de la candidate écologiste et une montée de Mélenchon.
Eva Joly, la candidate d'Europe écologie-Les Verts (EELV), est complètement laminée. Son électorat potentiel s'évapore entre le vote utile pour Hollande et l'attraction de Mélenchon. Avec une prévision de résultat de 2 % des voix depuis plusieurs semaines, les écologistes sont bien loin des 16,28 % qu'ils avaient obtenus aux élections européennes de 2009 et même des 12,18 % aux élections régionales de 2010.
Le PS n'a même pas attendu que ce chiffre soit confirmé par l'élection pour commencer les manœuvres contre les écologistes. Ceux-ci ont eu certes la bonne idée de mener très tôt les négociations avec le PS en vue des législatives, avec pour objectif d'obtenir du PS son aide pour faire élire suffisamment de députés Verts afin de constituer un groupe parlementaire. Pour obtenir cet accord, les écologistes ont avalé bien des couleuvres, sur le nucléaire comme sur la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes. Mais la fidélité à leur programme n'étouffe pas vraiment les dirigeants d'EELV. En revanche, ils ont des raisons de craindre que, au vu des sondages, la direction du PS ne revienne sur l'accord signé. Cela commence déjà. Pas encore officiellement certes, mais de façon hypocrite, en tolérant par exemple qu'un socialiste dissident annonce sa candidature contre un candidat écologiste à qui, pourtant, l'accord PS-EELV assurait une place d'élu.
À la question d'un journaliste sur la solidité de l'accord PS-EELV, Delanoë a fait une subtile distinction entre l'« esprit » de l'accord qui sera respecté et la « lettre » qui risque d'être quelque peu malmenée. L'élection présidentielle a tous les risques en tout cas de malmener l'ambition des écologistes de devenir la deuxième composante de la future Union de la gauche.
La montée de Mélenchon
La campagne du « vote utile », lancée par Hollande pour attirer les électeurs de gauche à sa candidature dès le premier tour, n'a en revanche pas affecté du tout Mélenchon.
Au contraire, après avoir dépassé les 10 % d'intentions de vote dans les sondages, Mélenchon vient d'atteindre 13 %. C'est encore loin des quelque 28 % de Hollande, mais Mélenchon, qui au début de sa montée affichait surtout son ambition d'arriver devant Marine Le Pen, commence maintenant à évoquer la possibilité de parvenir au deuxième tour. Laissons-lui la responsabilité de ses prévisions dans le petit jeu du « je t'aime moi non plus » qui l'oppose à Hollande.
Sur le fond, les deux candidats, qui avec la montée de Mélenchon apparaissent de plus en plus comme des rivaux, sont en même temps complémentaires. Malgré les envolées lyriques de Mélenchon sur sa « prise de la Bastille »... avec l'autorisation de la préfecture, et sur son « insurrection citoyenne » dans l'espace confiné des urnes, Mélenchon représente la même perspective politique que Hollande. En d'autres termes, il s'agit de celle de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement d'« Union de la gauche » ou de « Gauche plurielle », quel que soit le nom qui sera donné à la version 2012. Si les résultats du 22 avril confirment les sondages, Mélenchon aura réussi à se substituer dans une certaine mesure à un PCF en recul électoral incessant depuis l'Union de la gauche justement, c'est-à-dire depuis l'alignement de Marchais et de son parti derrière Mitterrand.
L'ascension de Mélenchon doit beaucoup au PCF bien sûr, à son effacement devant lui et plus encore à la mobilisation du parti lui-même. Le PCF, que bien des commentateurs ont déjà enterré à plusieurs reprises, en tout cas sur le plan électoral, a retrouvé une nouvelle vigueur précisément dans cet effacement. C'est lui qui fournit les forces militantes de Mélenchon. C'est lui qui assure le gros du travail pour les grandes mobilisations, non seulement celle de la Bastille, mais dans bien d'autres meetings dans de grandes villes de province qui constituent d'incontestables succès.
Dans la capacité militante du PCF, il ne faut pas oublier l'importance de l'assise qu'il lui reste dans les collectivités locales, les municipalités en particulier. Ainsi, au lendemain du jour où Mélenchon a déposé ses 1 100 parrainages, L'Humanité rappelait dans un entrefilet que le PCF avait lui-même fourni le parrainage de plus de 850 élus. Mais cette influence locale ne joue pas seulement dans la collecte des parrainages. Cela joue aussi dans le remplissage des cars pour se rendre aux meetings, dans le collage des affiches et la distribution des tracts.
La direction du PCF considère sans doute pour le moment que le marché passé avec Mélenchon est gagnant-gagnant. Le PCF a certes mis son influence à la disposition d'un candidat qui n'est pas issu de ses rangs. Il espère cependant en retour retrouver aux législatives plus de députés. Le précédent d'il y a trente ans, avec l'alignement derrière Mitterrand, n'offre certes pas de garanties à cet égard.
Dans le succès de Mélenchon, il n'y a cependant pas seulement l'influence du PCF et l'activité de ses militants. Il y a aussi le positionnement politique de l'homme, et son talent incontestable de tribun, reconnu par Hollande lui-même qui esquissait ainsi la division du travail de fait qui s'est instaurée entre eux deux : « Chacun son style », a-t-il répondu à une question sur France 2, tel que rapporté par Libération du 16 mars, « Mélenchon a une fonction tribunicienne, j'ai un objectif : être président. »
L'utilité de la candidature de Mélenchon et de son talent tribunicien, c'est de drainer vers lui tous les électeurs de gauche qui veulent « chasser Sarkozy » mais qui ne se retrouvent pas dans Hollande pour de multiples raisons, qui ont envie de s'en démarquer mais ont en même temps la conviction que cela ne nuira pas à Hollande au deuxième tour.
Mélenchon est plus à même, aussi, d'attirer sur son nom des électeurs de gauche qui, plutôt que de voter pour Hollande, allaient se réfugier dans l'abstention. Plus à même, aussi, de séduire une fraction de l'électorat qui, dans le passé, était attirée vers l'extrême gauche. Opération réussie.
La progression de Mélenchon ne s'est pas faite au détriment de Hollande. Le total estimé des voix de gauche serait de 40 % à 45 % au lieu des 36 % du premier tour de la présidentielle de 2007.
Mélenchon réunit en son personnage politique deux aspects qui font de lui pour aujourd'hui un allié de fait de Hollande, un ramasseur de voix du premier tour, mais qui en font aussi un rival potentiel (ce que, par exemple, Marchais n'a jamais été pour Mitterrand et n'aurait jamais pu être).
Si Mélenchon a la capacité de plaire à l'électorat de gauche, voire à une partie de l'extrême gauche, il n'a rien qui puisse inquiéter la bourgeoisie. L'homme politique n'est pas tombé du ciel. Il est sorti du sérail socialiste, pesé, jaugé tout au long de sa carrière. Responsable à différents niveaux de l'Unef au lendemain de 1968, il a adhéré au PS en 1976. Devenu premier secrétaire de la Fédération socialiste de l'Essonne en 1981, puis entré en 1983 au comité directeur du PS (en même temps que Hollande), il a fait son chemin dans l'appareil du Parti socialiste au pouvoir, sous la présidence de Mitterrand auquel il continue de vouer une admiration non dissimulée. Depuis l'époque Unef, il a pu non seulement montrer à différents niveaux, sa fiabilité du point de vue de la bourgeoisie, mais se faire connaître et admettre dans bien des milieux, tisser des relations avec la presse. Élu en 1986 le plus jeune sénateur socialiste, ministre de Jospin délégué à l'enseignement professionnel de mars 2000 à avril 2002, il a bâti sa carrière comme tant d'autres hommes politiques de la bourgeoisie. Ce n'est pas une tête brûlée, c'est un homme fiable du point de vue de la bourgeoisie - « Patricien en bleu de chauffe » titre le journal Les Échos un article consacré à Mélenchon.
Jusqu'à présent, il a toujours rejeté l'éventualité d'être ministre de Hollande dans un gouvernement que dirigerait ce dernier. Il laisse dire la nécessité de participer au gouvernement à ses amis du PCF. Nous ne sommes évidemment pas dans le secret de son plan de carrière. Son succès à l'élection présidentielle en fera un dirigeant incontournable à gauche.
Laissons l'élection définir le futur rapport des forces entre les différentes composantes de la future Union de la gauche.
Du point de vue de l'évolution de l'électorat, il y aura certainement des conclusions à tirer, en particulier des pourcentages de voix obtenues respectivement par Hollande et par Mélenchon. Les votes en faveur de Mélenchon refléteront certainement, outre l'opposition à Sarkozy, la méfiance à l'égard de Hollande. Mais une méfiance limitée avec, plus qu'une acceptation du vote en faveur de Hollande au deuxième tour, le souhait d'un tel vote.
C'est précisément parce que les électeurs ont la conviction qu'au deuxième tour le Front de gauche (FG) appellera à voter pour Hollande, que Mélenchon attire sur son nom les électeurs qui sont méfiants à l'égard de Hollande mais ne voient pas d'autre perspective politique que porter à l'Élysée un président de gauche.
Cependant, la signification politique du vote au premier tour en faveur de Mélenchon est une chose. L'usage qu'en feront les dirigeants politiques de la gauche en est une autre. Quelles que soient les nuances de programme et surtout de langage entre le PS, les Verts et le Front de gauche - voire entre différentes composantes du FG car le jeu de Mélenchon et celui de la direction du PCF ne seront pas forcément identiques après la présidentielle -, ils savent tous que si Hollande l'emporte, ils gouverneront ensemble. Ils ont tous la même perspective dans laquelle les inscrit le jeu des institutions qu'aucun d'entre eux ne conteste malgré les grandes phrases de Mélenchon sur la « VIe République ».
Et, une fois à la tête de l'État et du gouvernement, ce qui comptera ce n'est pas le rapport des forces entre les différentes composantes de la future Union de la gauche, mais la gravité de la crise et les recommandations de la classe capitaliste - ce que la presse nomme, par un euphémisme doux et anonyme, « les marchés financiers ».
Seuls les naïfs entraînés par Mélenchon peuvent croire les mensonges dans lesquels excellent les dirigeants du PCF pour faire croire que plus il y aura de voix en faveur de Mélenchon, plus cela pèsera pour radicaliser la politique du PS. Que l'on se souvienne seulement qu'un PCF à 15 % pour Marchais à la présidentielle de 1981, avec quatre ministres, n'a pas empêché le tournant vers la rigueur du gouvernement de l'Union de la gauche dès 1982.
Il est à peine paradoxal de constater, à ce stade de la campagne électorale, que les forts en gueule de l'UMP et la presse genre Le Figaro reprennent les mêmes arguments en voyant dans la montée de Mélenchon le risque d'une radicalisation de Hollande. C'est un argument électoral très intéressé : il s'adresse à l'électorat centriste pour l'effrayer avant même le premier tour afin de tenter de le détourner d'un éventuel report de voix en faveur de Hollande. Mais ce petit jeu ne durera que ce que dureront les deux campagnes électorales. Il cessera dès que le nouveau président de la République et le nouveau gouvernement s'installeront. Car, à ce moment-là, fini les discours pour se faire élire, place au véritable travail du futur gouvernement : être le gérant loyal des affaires du capitalisme, comme disait si bien Léon Blum.
Faut-il rappeler d'ailleurs qu'en son temps, le Front populaire, pourtant composé du PCF, du PS et du Parti radical, ne s'était pas aligné sur le parti qui était le plus proche de la classe ouvrière, mais sur le plus modéré, le Parti radical, pourtant la composante la moins influente des trois ?
Creuser le sillon du communisme révolutionnaire
La montée de Mélenchon exerce évidemment une certaine attraction au-delà du courant réformiste à langage radical qui constitue sa base électorale et qui s'est confondu si longtemps avec l'électorat du PCF.
Le ralliement à Mélenchon, par plusieurs vagues successives, de responsables du NPA en constitue l'illustration. Il est même exagéré de parler à ce propos de « ralliement », en tout cas au sens de changement politique, car comme ils le font comprendre eux-mêmes dans leur lettre publiée par Libération, ils ont trouvé en Mélenchon l'homme politique qui a réalisé ce large rassemblement à la gauche de la gauche qui est à la base de leur propre conviction, mais aussi à celle du NPA lors de sa constitution.
Quant à Lutte Ouvrière, avec sa candidate Nathalie Arthaud, elle continuera à creuser son propre sillon, tout à fait différent de celui de Mélenchon, autour d'une politique communiste révolutionnaire répondant à la situation d'aujourd'hui, c'est-à-dire à la crise et, au-delà, autour de la nécessité d'un parti communiste révolutionnaire.
La spécificité de l'élection présidentielle de 2012 n'est certainement pas dans les personnalités qui s'affrontent, pas même en tenant compte de Mélenchon et du radicalisme de son langage. On en a vu d'autres, dans le passé, ne serait-ce qu'en la personne de Georges Marchais ! Et, faut-il le rappeler, le Programme commun lui-même contenait des propositions à côté desquelles les mesures prônées par Mélenchon sont des mièvreries.
Si l'élection de 2012 a quelque chose de spécifique, c'est dû à l'aggravation de la crise et à la nécessité plus grande d'affirmer la permanence d'un courant communiste dans la classe ouvrière, fût-il très minoritaire sur le plan électoral.
Le courant communiste révolutionnaire ne pouvait pas laisser le monopole de l'expression en cette occasion aux seules forces politiques qui se situent dans le cadre du capitalisme. Entre profiter des possibilités données par une élection présidentielle pour amplifier la propagande et l'agitation autour d'un programme de lutte correspondant à la situation de crise et mener cette lutte, il y a évidemment un monde de différences. Entre les deux se situe une étape indispensable que le courant communiste révolutionnaire n'a pas réussi à franchir depuis bien longtemps : celle de gagner la confiance d'une fraction significative de la classe ouvrière elle-même.
Cela repose le problème d'un parti communiste révolutionnaire. Il n'a pas été résolu depuis que le PCF, sous l'influence de la bureaucratie stalinienne d'abord, puis sous l'effet de la pression de la bourgeoisie, s'est transformé en parti intégré dans les institutions politiques de l'ordre social capitaliste.
Ce futur parti ne naîtra pas d'une opération du Saint-Esprit. Il ne pourra surgir que dans les luttes où des militants se revendiquant du communisme révolutionnaire gagneront leur crédit non pas dans les urnes mais dans les luttes. Mais si c'est dans les luttes que le crédit se gagne, la participation à toutes les batailles politiques est aussi indispensable pour lever un drapeau. Et lever le drapeau du communisme, ce n'est pas seulement brandir un slogan, mais raisonner en fonction des intérêts de la classe ouvrière comme le ferait un parti ayant les moyens de sa politique et tenter, malgré la faiblesse des moyens, de populariser le programme.
Le programme de lutte défendu par Nathalie Arthaud ne lui vaudra pas de succès électoraux dans une période où le gros de la classe ouvrière, frappé par la crise, déboussolé, ayant perdu ses repères, en est encore à chercher de l'espoir du côté des illusionnistes intégrés dans le système institutionnel de la bourgeoisie.
Mais, bien au-delà de ceux qui choisiront de voter pour Nathalie Arthaud, son programme est destiné à tous les travailleurs qui se débattent dans la crise. Combien d'entre eux seront sensibles aux objectifs défendus, même si leur vote ira à des candidats plus crédibles en cette période, précisément parce qu'ils ne mettent pas en cause le système capitaliste, précisément parce qu'ils entretiennent le rêve d'un capitalisme qu'un « bon gouvernement » pourrait aménager, d'une classe capitaliste capable de retenir ses coups sur les sages conseils de dirigeants politiques d'une « nouvelle gauche » prenant la place de l'ancienne ?
Mais la vie, l'âpreté de la lutte des classes, ne laisseront pas de place à ces illusions. Si la crise s'aggrave, la bourgeoisie ne laissera pas d'échappatoire au président de la République, aux ministres. C'est précisément si les coups contre la classe ouvrière viennent d'un gouvernement de gauche - qu'on ne perde pas de vue les tristes exemples de la Grèce de Papandréou ou de l'Espagne de Zapatero - qu'il sera vital pour la classe ouvrière et ses combats que l'opposition ne se limite pas à la droite ou à l'extrême droite. Il sera alors vital que le gouvernement soit combattu sur sa gauche et qu'il le soit du point de vue des intérêts politiques de la classe ouvrière.
Ce programme de lutte n'en sera véritablement un que lorsque les masses ouvrières s'en empareront. Et ce n'est pas lié à l'efficacité des arguments, mais à l'évolution de la crise et surtout aux coups de plus en plus violents que la bourgeoisie sera amenée à porter aux travailleurs.
Aucun grand parti ne porte depuis longtemps les idées de la lutte de classe, la conscience de classe, la conscience de l'opposition d'intérêts fondamentale entre bourgeoisie et classe ouvrière. La classe ouvrière a payé très cher depuis le début de la crise cette perte de conscience, qui s'est traduite par une atomisation, par l'inexistence de réponses politiques venant de la classe ouvrière. Mais ce n'est pas la première fois au cours de son histoire que la classe ouvrière connaît ce recul. Elle retrouvera le chemin de la conscience de classe.
C'est là où le rôle des communistes révolutionnaires peut être décisif, mais ils ne pourront le jouer qu'en défendant clairement leurs idées, en défendant une politique communiste révolutionnaire, aussi bien sur le terrain revendicatif que sur le terrain politique.
30 mars 2012