France - L'élection européenne et la "mutation" du PCF

Εκτύπωση
Avril 1999

La campagne pour les élections européennes est largement engagée en France. Les clivages antérieurs, opposant partisans et adversaires de l'Europe, maastrichtiens et antimaastrichtiens, ont été parfois bouleversés, sans que cela constitue vraiment une surprise. A droite, les deux clones du Front National, Le Pen et Mégret, ainsi que De Villiers, peut-être Charles Millon, s'il se maintient sur les rangs, et Pasqua, continuent à faire profession d'anti-européanisme, tandis que Séguin, l'ex-compère antimaastrichtien de ce même Pasqua se retrouve à la tête de la liste pro-européenne du RPR, avec pour second Madelin. Ce retournement a fourni un créneau à un troisième larron, Bayrou, pour présenter sa propre liste. Et il n'est pas certain que la cohorte des partants soit close de ce côté.

A gauche, on assiste aussi à des chassés-croisés. Ainsi, les adeptes du sourcilleux "citoyen républicain" Chevènement, défenseur farouche de la patrie menacée par "l'Europe de Maastricht", se retrouvent sur la liste du PS. Après quelques coquetteries destinées à faire monter les enchères, le Mouvement des Citoyens s'est vu octroyer deux et peut-être trois places sur la liste du PS en position suffisamment favorable pour avoir autant de sièges à peu près assurés au Parlement européen. Le MDC considère de toute évidence que cela vaut bien que l'on y sacrifie ses discours patriotards. Mais cela montre, s'il en était besoin, que les différends sur l'Europe que l'on nous présentait comme décisifs font partie de cette camelote dont les politiciens font commerce, et dont ils changent en fonction de la situation et des opportunités de carrière.

Mais les uns comme les autres peuvent d'autant plus facilement changer de position que l'avenir de l'Europe n'est nullement en cause dans ces élections au Parlement européen. Ce Parlement n'est qu'un décorum (il a moins de pouvoir encore que les parlements nationaux, ce qui n'est pas peu dire). Depuis vingt ans qu'il existe, les pas qui ont été faits pour parvenir à l'Union Européenne et à l'euro n'ont jamais résulté des délibérations et des décisions des députés européens, mais des tractations, ouvertes ou secrètes entre gouvernements défendant becs et ongles les intérêts du grand patronat de leurs pays respectifs. Il en résulte l'Europe que l'on sait : une coalition d'Etats ayant mis en commun une partie de leurs prérogatives afin de permettre aux groupes financiers et industriels des plus puissantes bourgeoisies d'Europe, celles de l'Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne, flanquées d'une série de seconds couteaux impérialistes Italie, Pays-Bas, etc. de mieux dominer les autres pays d'Europe, et surtout afin de pouvoir faire face à la concurrence des Etats-Unis ou du Japon sur le marché mondial.

Autant dire que le seul programme des politiciens par rapport à l'Europe consiste, pour les uns, à justifier avec plus ou moins d'enthousiasme ce qui se fait de toute façon, et pour les autres, à faire mine de s'y opposer d'ailleurs de moins en moins en sachant que l'opposition est aussi démagogique que platonique. Pour les uns comme pour les autres, l'enjeu de ces élections n'est nullement l'Europe, mais de mesurer les rapports des forces électorales respectives en vue d'autres échéances comme les municipales, les législatives ou la présidentielle futures.

Le PCF n'est pas en reste dans les revirements. Après avoir été, des années durant, un farouche adversaire de l'Europe, faisant du combat anti-européen une cible privilégiée de ses interventions politiques et de ses activités militantes, n'hésitant pas, pour ce faire, à se commettre avec des adversaires avérés de la classe ouvrière, tel Pasqua ou encore l'ex-PDG de Peugeot, Calvet, le voici désormais transfiguré en zélé partisan de l'Europe.

"Que les choses soient claires, déclarait Hue, dans une interview au quotidien Le Parisien du 2 février 1999, nous ne sommes pas, en 1999, des eurosceptiques ou des euronégatifs : nous voulons l'Europe." Ce retournement à 180E ne l'empêchera sans doute pas d'expliquer que le PCF avait toujours été, dans le fond, favorable à l'Europe et que ceux qui prétendent le contraire, soit avaient mal compris, soit sont de mauvaise foi. Ce ne serait pas la première fois que la direction du PCF gommerait ses prises de positions passées.

On pourrait se féliciter de voir les dirigeants du PCF rompre, même sur le tard et fort timidement, avec leurs positions nationalistes, pour ne pas dire carrément chauvines, d'il y a peu et se retrouver sur des positions moins cocardières.

Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. En fait, la direction du PCF, sur cette question comme sur d'autres, a choisi de se mettre à la remorque du PS. Force est donc de constater que les positions anti-européennes du PCF de naguère n'étaient, elles aussi, que des articles de pacotille que l'on balance par-dessus bord sans même prendre la peine d'expliquer et encore moins de justifier ce largage.

Ce tournant sur l'Europe pour s'aligner derrière le PS s'inscrit dans une orientation générale, qui a sa traduction, actuellement, dans la participation du PCF au gouvernement. Une participation que Hue considère comme s'inscrivant dans la durée. Il le réaffirme constamment, malgré les rebuffades et les fins de non-recevoir du gouvernement et de Jospin, qu'il s'agisse de l'augmentation du SMIC, comme le réclamait le PCF au début de la législature, ou encore du refus de mettre un terme aux privatisations, du refus d'instaurer un moratoire sur les licenciements, du report du rétablissement de l'autorisation administrative des licenciements, pourtant promise, etc., et tout récemment du choix du gouvernement français de participer aux bombardements de l'OTAN, alors même que le PCF les contestait dans la rue sauf ses ministres, bien timidement il est vrai. Le PCF reste donc ancré dans la participation gouvernementale, du moins pour ce qui dépend de lui, car il n'est pas maître de la décision qui dépend de Jospin et non des souhaits de Hue et de la direction du PCF. Tout cela relativise les quelques incartades verbales que s'autorise le PCF dans un cadre et des limites contrôlés par Jospin.

La volte-face sur l'Europe n'est qu'un des signes lancés par la direction du PCF pour marquer nettement son évolution ce que Hue appelle sa "mutation". Une mutation d'ailleurs enclenchée depuis bien longtemps, bien avant que Hue accède à la tête du parti.

Une évolution marquée, rien qu'au cours du quart de siècle qui vient de s'écouler, par l'abandon dans les statuts de la référence à la dictature du prolétariat qui date de 1976, dont Marchais avait été l'initiateur, puis par la décision d'abandonner la référence au centralisme démocratique et la référence à la lutte de classe et au socialisme.

L'épisode des élections régionales est à classer parmi ces signes. Lors de ces élections, l'an passé, les dirigeants du PCF avaient choisi de ne pas se présenter en tant que tels et d' accepter, dans la plupart des départements, de se fondre au sein de listes dites plurielles. Cela marquait une volonté de ne pas se distinguer politiquement et organisationnellement de ses partenaires du gouvernement. C'était la première fois qu'à une élection au scrutin proportionnel autre que les élections municipales le PCF ne se présentait pas sous son propre drapeau. Le choix n'était pas que tactique. Ce n'était pas seulement une dérobade devant le risque d'avoir à mesurer l'audience de sa politique. C'était aussi l'expression d'un choix plus fondamental. L'échéance électorale suivante, l'élection européenne de juin 1999, étant elle aussi à la proportionnelle, il n'y a avait donc pas de justification, au plan des calculs électoraux, pour que le PCF ne présente pas une liste sous son nom. Et pourtant, cette fois encore, les dirigeants du PCF ont tout fait pour se dérober. Pendant tout un temps, il fut question d'une liste commune avec le Mouvement des Citoyens de Chevènement. Finalement ce projet ne se réalisa pas, plus à cause du refus des chevènementistes qui jugeaient qu'un ralliement au PS leur donnerait plus de sièges qu'une liste commune avec le PCF. Hue, loin de se féliciter d'un tel refus, exprima à maintes reprises son regret qu'une telle alliance n'aboutisse pas.

Mais, du coup, le PCF se retrouva sans partenaires de la gauche plurielle avec qui établir une liste. Qu'à cela ne tienne, il trouva une autre façon de n'avoir pas à se présenter sous son étiquette, en constituant un autre type de montage : une liste dite de double parité, pour reprendre le qualificatif que le PCF lui a donné, qui rassemble à égalité autant de femmes que d'hommes, sans toutefois qu'on ait voulu pousser l'audace jusqu'à faire conduire cette liste par une femme. Mais, autre "parité", en panachant aussi des candidats membres du PCF en même nombre que les non-membres. Cette démarche dite "d'ouverture" dont se flatte la direction du PCF n'est pas seulement un coup médiatique, même si c'en est un.

Hue affirme que cette liste ne serait ni pro, ni anti-gouvernementale. Posture impossible à tenir. Constatons cependant qu'aucun de ses participants n'est marqué comme s'opposant à la politique du gouvernement. Sinon, Hue se chargerait de le faire savoir, au titre d'alibi. C'est qu'en fait cette liste est clairement pro-gouvernementale, non seulement parce que Hue, qui la conduit, l'est et ne se fait pas faute de le rappeler mais parce que ceux qui sont associés au PCF le sont aussi. Remarquons en passant que si les dirigeants du PCF prétendent établir la parité entre membres et non-membres du PCF, ce qui signifierait 43/44 candidats de chaque catégorie, le compte n'y est pas ou n'est pas visible. Car si l'on compte ceux qui sont identifiés comme membres du PCF, on en trouve 27. Aux électeurs le soin de deviner qui sont les 16 autres. C'est un détail, mais qui illustre la volonté du PCF de s'effacer sur cette liste, plus nettement encore qu'il le dit.

Quant à ceux qui n'appartiennent pas au PCF, ils sont liés, pour ceux qui ont des références politiques précises, à la social-démocratie. Tel Roland Castro, maoïste en 1968, devenu depuis un "mitterrandolâtre" affiché, qui fut, un temps, le "Monsieur banlieue" de ce même Mitterrand. Et le piquant de l'affaire, c'est que parmi les motifs de son admiration pour Mitterrand, si l'on reprend une déclaration qu'il fit au défunt quotidien pro-socialiste Le Matin du 15 mars 1986, il y a le fait que Mitterrand avait réussi à réduire l'influence électorale du PCF : "la chose qu'il ne faudrait pas louper, disait-il à l'époque, c'est la mort du PC. Le coup de génie de Tonton ( surnom de Mitterrand), c'est de nous avoir débarrassé du PC. C'est lui qui a tué le PC". Aujourd'hui, il ne renie pas son admiration pour Mitterrand, mais n'est pas peu fier de s'associer à la dépouille de sa victime, sans que le PCF y trouve à redire. Au contraire, ce dernier non plus n'est pas peu fier de cohabiter avec Roland Castro, qui a même été chargé de rédiger la plate-forme de la liste conduite par Hue. D'autres admirateurs de Mitterrand se sont retrouvés de la fête, tel ce Pierre Bergé, PDG de la maison de haute couture Yves Saint-Laurent, qui n'est pas candidat, mais qui fut l'un des participants remarqués au cocktail de présentation de cette liste, dont il est un des soutiens zélés. Autres personnages liés à la social-démocratie, Geneviève Fraisse, qui co-dirige la liste avec Hue et qui fut, il y a peu, déléguée à la condition féminine auprès de Jospin, ou encore l'ex-secrétaire de la confédération enseignante, la FSU, Michel Deschamps, qui a déclaré à Libération qu'il se retrouvait sur cette liste, mais qu'il aurait "aussi bien pu être candidat sur la liste socialiste si elle avait adopté la même démarche d'ouverture". La liste conduite par Hue est donc une liste social-démocrate qui, pour ne pas avoir à dire son nom, adopte un profil politiquement et socialement le moins identifiable possible, souci qui transparaît d'ailleurs dans le slogan choisi pour cette liste : "Bouge l'Europe !". On peut difficilement faire plus neutre.

Le fait qu'au même moment la direction du PCF décide d'abandonner la faucille et le marteau qui figuraient, jusqu'alors, dans le titre de son quotidien l'Humanité et de supprimer dans le même temps la mention "journal du PCF" qui y figurait en sous-titre est un autre signe de cette volonté de marquer la rupture avec le passé. Les dirigeants du PCF ont, pour justifier le changement de la formule de l'ex-quotidien du PCF, mêlé considérants financiers et commerciaux aux considérants politiques. Ils expliquent que l'Humanité n'arrive pas, et de loin, à réaliser l'équilibre financier par ses ventes et par les recettes annexes, recettes publicitaires, recettes des fêtes. C'est sans doute vrai. Mais un journal militant ne peut être tributaire des seules diffusion et recettes commerciales

Ce que le changement de formule de l'Humanité illustre en réalité, c'est que la direction du Parti a fait le choix de sacrifier ou du moins de relativiser ce qui en faisait encore un parti "différent", un parti militant, c'est-à-dire ce qui faisait sa force et son originalité. Et plus particulièrement sa base militante dans les entreprises, dans la classe ouvrière.

Il est bien beau de préférer s'en remettre au réseau de diffusion des NMPP pour essayer de mieux vendre l'Humanité, mais, outre qu'il n'est pas certain qu'au plan strictement commercial, cela soit plus efficace, c'est délibérément mettre au rencart un réseau militant qui n'était pas constitué de simples vendeurs de journaux. Il en va dans cette question comme il en va dans d'autres. Les dirigeants du PCF ont choisi de devenir, et pas seulement par la force des choses, un parti d'adhérents et de notables. C'est ce que Hue dit en substance dans son dernier ouvrage Communisme, un nouveau projet.

Il y a bien longtemps que les étiquettes et les symboles que le PCF affichaient encore n'avaient plus rien à voir avec leur contenu originel, c'est-à-dire avec une politique communiste révolutionnaire. C'était une survivance qui s'était perpétuée malgré l'évolution et la dégénérescence des partis communistes. D'abord, lorsque ces PC, de communistes devinrent staliniens, puis lorsqu'ils évoluèrent vers une politique réformiste affichée, tout en maintenant leurs attaches avec l'URSS stalinienne et, enfin, lorsque ces attaches disparurent en même temps que l'URSS se disloqua. Ces symboles gardaient les traces d'une réalité depuis longtemps révolue. Mais pour une fraction au moins des militants et des électeurs, ils représentaient encore quelque chose. C'est en sachant cela que la direction du PCF procède à l'abandon progressif de ce qui représente le passé communiste. Elle entend signifier à ses partenaires que les signes qu'elle donne ne sont pas un anodin toilettage sans conséquence, mais une mutation profonde qu'elle voudrait irréversible. Elle le fait par touches successives, de plus en plus rapprochées cependant. Cette prudence ne signifie pas une hésitation sur les objectifs qu'elle se fixe, mais plutôt l'adaptation provisoire à la situation.

C'est qu'il n'est pas si facile de postuler à devenir officiellement social-démocrate. Tout bonnement parce que la place est déjà occupée, et bien occupée, en France, par le Parti Socialiste. Il n'y a plus de place pour un deuxième parti réformiste dominant. Reste à se trouver confiné au rôle de satellite réduit à tourner, comme quelques autres le font déjà, autour du PS et fonctionnant comme force d'appoint du PS.

La seconde raison de la prudence dans la démarche de la direction du PCF, c'est qu'elle doit encore prendre en compte les réticences d'une fraction de ses militants qui ont du mal à accepter cette évolution qui conduit à la liquidation de leur parti. Mais désormais, cette considération intervient de moins en moins dans les calculs de la direction du PCF.

Ce faisant, la direction actuelle du PCF fait le choix conscient de scier la branche sur laquelle elle repose. Car ce qui lui a permis jusqu'à présent et lui permet encore de jouer un rôle, même si c'est un rôle d'appoint, c'est le maintien d'une présence et d'une influence réelles, militantes et politiques, au sein de la population laborieuse et au sein des entreprises, grandes, moyennes et même parfois petites de ce pays. En bradant cette influence, son "capital", les dirigeants du PCF sacrifient sans doute leurs principaux atouts, sans avoir la garantie d'obtenir, à plus ou moins brève échéance, des garanties en retour. Mais l'évolution vers le réformisme a sa dynamique que Hue et les siens ne veulent ni ne peuvent arrêter. Reste donc, dans les prochaines élections européennes, une seule liste qui se situe hors de toute solidarité avec le gouvernement de la gauche plurielle, qui conteste sans concession sa politique anti-ouvrière et qui se situe clairement sur le terrain de la défense des perspectives communistes.

La liste Lutte Ouvrière-Ligue Communiste Révolutionnaire conduite conjointement par Arlette Laguiller et Alain Krivine a pour objectif de mettre à profit l'échéance électorale des européennes pour à la fois dénoncer les renoncements de ce gouvernement de la gauche plurielle, ses capitulations, pour ne pas dire sa complicité avec les industriels et les banquiers, mais aussi défendre un ensemble de mesures qui seules sont à même d'éradiquer le problème majeur de la situation, le chômage. Il faut en effet défendre des mesures qui osent s'en prendre radicalement aux puissances d'argent, qui n'hésitent pas à mettre en cause le monopole de la bourgeoisie sur la gestion et le contrôle de l'économie.

Ces mesures telles l'interdiction des licenciements collectifs, la réquisition des entreprises qui licencient, à commencer par celles qui font des profits ; telle l'obligation faite à l'Etat de consacrer l'argent qu'il distribue aujourd'hui au patronat à des travaux nécessaires et utiles à la collectivité, comme l'amélioration des services publics que ce soit dans l'enseignement, les transports en commun, la santé, mesures qui impliquent le contrôle des comptabilités des entreprises, la levée du secret bancaire et commercial. Oui, toutes ces mesures se situent à l'opposé de la démarche qui consiste à s'incliner, au nom d'un faux réalisme devant l'ordre mieux vaudrait dire le désordre existant.

Et pourtant la démarche que nous proposons est la seule qui soit réaliste.

Si, sur cette base, la liste LO-LCR recueillait un résultat significatif, nettement supérieur aux 5,3 % des suffrages qu'Arlette Laguiller avait recueillis sur son nom lors de l'élection présidentielle de 1995, cela permettrait de montrer à l'ensemble des travailleurs que l'opposition radicale à la gestion capitaliste de la société n'est pas le fait d'une petite frange marginale de l'électorat et de la classe ouvrière. Cela montrerait du même coup aux militants et aux sympathisants communistes ou socialistes qui veulent sérieusement que les choses changent réellement en faveur du monde du travail et de la population laborieuse, qu'une opposition franche, sans concession à la politique anti-ouvrière de ce gouvernement de la gauche plurielle, n'isole pas ceux qui la défendent du gros de la classe ouvrière, bien au contraire.

Et cela permettrait de faire la démonstration que la politique "d'ouverture à la Hue", non seulement éloigne des intérêts généraux de la classe ouvrière et des perspectives communistes, mais que, de plus, elle n'est même pas efficace, y compris sur le terrain électoral, alors qu'en revanche "l'ouverture" vers la classe ouvrière, vers des propositions et des objectifs qui répondent à ses besoins et à ses intérêts trouve de plus en plus d'échos. Nous ne savons pas ce que valent les sondages actuels, et dans quelle mesure ils seront confirmés, et même au delà, par le seul vrai "sondage" qui vaille, celui en grandeur nature des élections. Mais pour peu que la liste LO-LCR talonne celle du PCF, malgré le nombre nettement plus grand de militants dont ce dernier dispose dans le pays, cela montrera que la politique que nous défendons et que nous proposons dans cette élection, et qui aidera à préparer les combats qui immanquablement devront avoir lieu, correspond bien plus à l'attente d'une partie du monde du travail que cette politique de démission que propose la direction du PCF.

9 avril 1999