La présentation de ce projet par Rouge (n° 1804 - 26 novembre 1998)

Εκτύπωση
Décembre 1998

Nous publions le projet de profession de foi rédigé par les représentants de Lutte Ouvrière et de la LCR. Ce document comprend une claire critique des traités de Maastricht et d'Amsterdam, y compris du pacte de stabilité. Une dénonciation claire de la droite et de l'extrême droite. Une opposition déterminée à la politique du gouvernement Jospin qui refuse de s'attaquer aux capitalistes, qui ne combat pas radicalement le chômage et la misère. Les revendications sociales et politiques qui font le combat pour une autre Europe y sont : 35 heures vers les 30 heures, salaire minimum européen, droits des femmes, droit de vote pour les étrangers et régularisation des sans-papiers, défense et extension des services publics, exigences écologiques et environnementales en rupture avec la logique capitaliste.

Cette démarche s'accompagne d'une série de mesures anticapitalistes, qui permettent le financement des revendications sociales. Elles combinent incursion dans la propriété des patrons, taxes des profits et des capitaux financiers, et contrôle des travailleurs.

Les deux organisations partaient de références communes dans leur refus du système capitaliste, des politiques d'austérité, et du combat pour une autre Europe, une Europe socialiste, dans un combat internationaliste. Mais elles n'avaient pas la même approche. LO insistait sur une dénonciation générale du capitalisme. La LCR, tout en partageant cette critique anticapitaliste, concentrait le tir sur les traités et les politiques concrètes qui ont fait l'Europe capitaliste. LO mettait l'accent sur les mesures anticapitalistes de contrôle et d'expropriation, la LCR sur les revendications concrètes que devait porter le mouvement social.

Nous aurions voulu insister, davantage, sur la nécessité d'une articulation plus forte entre la dénonciation des politiques d'austérité des gouvernements de gauche ou de centre gauche et une bataille pour la rupture de la gauche avec les traités d'Amsterdam et le pacte de stabilité. Sur un autre plan, si nous critiquons ensemble le caractère antidémocratique de la construction européenne, la délégation de la LCR aurait préféré un développement plus conséquent sur la nécessité d'une Europe politique démocratique, avec de nouvelles souverainetés européennes, de nouvelles institutions, un contrôle des peuples sur les décisions qui les concernent à tous les niveaux, bref un processus de constitution d'une nouvelle Europe démocratique.

Bien sûr, ce texte ne règle pas toutes les divergences entre nos organisations, mais il crée les conditions d'une campagne commune. Le résultat de nos discussions c'est la convergence de deux traditions politiques sur une question, la question de l'Europe, qui débouche sur un document qui permet aux deux organisations de combattre ensemble.

Alain Matthieu, François Ollivier