France - Economie en crise et grandes manœuvres électorales

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octobre 2009

Quoi qu'en disent ministres et commentateurs, la crise économique continue et s'aggrave. Il est manifeste que le monde se réduit, pour tous ces gens-là, aux banquiers, aux actionnaires, à la finance, pour considérer la nouvelle envolée du prix des actions en Bourse depuis le mois de mars, le redémarrage de la sarabande de la spéculation et des fusions-acquisitions, comme le signe d'une reprise économique. Car, en même temps que les opérations financières reprennent de l'ampleur, des entreprises continuent à fermer ou à réduire leurs effectifs, la production industrielle à baisser et le nombre de chômeurs à augmenter.

Les statistiques de l'OCDE, organisme qui regroupe les trente pays les plus industrialisés du monde, annoncent un chômage moyen de 10 % dans ces pays, le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale, et de 11 % pour la France. Ces chiffres sont falsifiés car largement sous-estimés, mais leur évolution est significative. Si banquiers et spéculateurs spéculent sur la reprise, comme ils spéculent sur n'importe quoi, du pétrole aux récoltes de blé, l'économie réelle, l'économie productive continue à s'enfoncer dans le marasme.

Les interventions de l'État, comme les milliards versés aux patrons de l'automobile, protègent les actionnaires, mais pas les entreprises elles-mêmes car ces milliards n'accroissent en rien la demande et n'élargissent pas le marché. Quant aux artifices pour élargir le marché lui-même, comme la fameuse « prime à la casse », s'ils ont pour effet de relancer la demande pour un temps - « 90 % des volumes de ventes sur le vieux continent sont soutenus par des primes diverses », a affirmé le directeur du commerce international de Peugeot, rapporté par Les Échos - c'est un fusil à un seul coup. Ceux qui, grâce à cette prime, auront anticipé l'achat d'une nouvelle voiture ne recommenceront pas une deuxième fois.

Comment le marché des voitures bon marché pourrait-il s'élargir lorsque le nombre de chômeurs s'accroît ? Après une baisse de 10 % de leurs ventes en 2009 en Europe, les patrons de l'automobile s'attendent - dixit toujours Les Échos rapportant les conciliabules durant le salon de Francfort - à une nouvelle baisse du même ordre en 2010. Il n'est pas difficile d'en prévoir les conséquences dans l'automobile qui, avec les sous-traitants, a déjà perdu 30 000 emplois en quelques mois.

Dans un domaine aussi différent de l'industrie automobile que la navigation aérienne, le directeur général d'Air France-KLM ne s'attend pas à retrouver le niveau de trafic de 2008 avant 2012. Il annonce une baisse des effectifs de 4 500 personnes d'ici l'exercice 2011-2012.

C'est ce fait-là, la poursuite de la crise économique, qui marque la réalité sociale et politique à l'échelle du monde, bien plus que les gesticulations des dirigeants des États et, pour ce qui est de la France, plus que la montée de la fièvre électorale dans les cénacles étroits des directions des partis politiques.

Car, évidemment, l'aggravation de la situation économique, l'accroissement du nombre de chômeurs, au-delà de leurs conséquences directes sur ceux qui se retrouvent brutalement au chômage et sur leur famille, ont des conséquences directes ou indirectes dans tous les domaines de la vie sociale, aggravent l'endettement de l'État et le déficit des caisses d'assurance-maladie ou de retraite. La baisse du pouvoir d'achat des salariés finit par peser sur les catégories sociales dont les revenus sont liés aux achats des salariés.

Tout cela imprègne profondément les rapports entre les classes sociales. L'aggravation de la crise s'est déjà traduite par d'innombrables attaques venant du patronat ou de la part du gouvernement qui, au-delà de leur variété, visent toutes à aggraver l'exploitation de la classe ouvrière. Elles aggravent aussi les conditions d'existence d'autres classes populaires. Le mouvement des petits producteurs de lait témoigne de leur exaspération devant la détérioration de leur situation. La classe capitaliste est sans pitié pour les classes productrices. Pour que le capital survive dans la crise, il faut écraser le travail.

Avec une implacable logique, la crise aiguisera la lutte de classes. Elle est menée pour le moment à sens unique par la classe bourgeoise et ses représentants. L'offensive de la classe capitaliste contre les conditions d'existence des classes laborieuses ne résulte pas d'une orientation politique dite libérale, encore moins de l'étiquette du gouvernement. Elle découle de cette logique que la bourgeoisie capitaliste ne peut survivre et prospérer en cette période de faillite de son système économique qu'en aggravant l'exploitation et en prélevant davantage sur l'ensemble de la société. Que les bourgeois en tant qu'individus en soient conscients ou pas, les profits boursiers les plus extravagants reposent en dernier ressort sur l'exploitation, c'est-à-dire sur la production.

Il est inutile d'énumérer toutes les ignominies décidées rien que depuis la rentrée de septembre. Que l'on rappelle seulement la dernière en date : taxer d'un impôt les accidentés du travail ! Cette seule mesure signe les centaines, les milliers d'autres, dont une grande partie échappe évidemment à la perspicacité très orientée des médias.

Sarkozy et ses ministres jouent bien sûr leur rôle dans cette offensive générale, un rôle abject mis en évidence par le cynisme, par le côté « m'as-tu-vu » des personnages, par leur dévouement ostensible aux riches. Mais ce ne sont quand même que des acteurs de second ordre. L'offensive elle-même n'est certainement pas due à leur petite personne, mais à des rapports de classe aiguisés dans un contexte de crise économique. C'est pourquoi tous ceux qui font de Sarkozy l'alpha et l'oméga de la situation catastrophique vers laquelle s'achemine la société sont, au mieux, des naïfs et, au pire, des candidats pour prendre sa succession afin de mener la même politique.

Face à cette offensive de la bourgeoisie sur tous les fronts, la classe ouvrière est désorientée et prise au dépourvu. C'est dans l'ordre des choses. À l'époque de la précédente grande crise de l'économie capitaliste, Trotsky écrivait en 1931, deux ans après l'effondrement boursier de 1929, les lignes suivantes :

« Aux États-Unis, qui sont le pays capitaliste le plus puissant, la crise actuelle a mis à nu avec une violence stupéfiante des contradictions sociales effrayantes. Les États-Unis sont passés sans transition d'une période de prospérité inouïe qui stupéfia le monde entier par un feu d'artifice de millions et de milliards de dollars, au chômage de millions de personnes, à une période de misère biologique épouvantable pour les travailleurs. Une secousse sociale aussi importante ne peut pas ne pas marquer l'évolution politique du pays... On peut supposer que les masses elles-mêmes ont été à ce point surprises par la crise de conjoncture catastrophique, à ce point écrasées et abasourdies par le chômage ou la peur du chômage, qu'elles n'ont pas encore réussi à tirer les conclusions politiques élémentaires du malheur qui s'est abattu sur elles... Il est tout à fait possible que la radicalisation révolutionnaire de larges couches ouvrières se produise non lorsque la conjoncture sera au plus bas, mais au contraire quand on se dirigera vers une reprise économique et un nouvel essor. »

On ne peut qu'être frappé par la profonde justesse de la description. Les dernières lignes ont été, en outre, prémonitoires. Cinq ans après le début de la crise, en 1934, la classe ouvrière américaine s'est mobilisée dans le plus ample mouvement de grèves de son histoire. Le passé ne se répète certes pas au présent. Mais il aide à le comprendre.

Dans la crise présente, la classe ouvrière, surprise, et non préparée qu'elle est, par l'aggravation de la crise, en est à subir les coups. Ceux qui sont exposés en première ligne, ceux des entreprises qui ferment totalement ou partiellement, se défendent le dos au mur. Il leur arrive de remporter des succès partiels, mais qui ne sont des succès que par rapport au pire que leur patron leur réservait au départ. Ils méritent évidemment la solidarité de tous, mais tous ceux qui sont préoccupés des intérêts des travailleurs savent que, pour renverser le rapport de forces, il faut des combats d'une autre envergure et des mobilisations d'une autre amplitude.

Comment, dans quelles conditions, cela peut-il se produire, personne ne peut le dire. Mais ce qui est à constater en tout cas, c'est que les organisations reconnues de la classe ouvrière, les confédérations syndicales, ne le préparent absolument pas.

Que l'on ne se trompe pas. Même les confédérations syndicales et même si elles surmontaient leurs multiples rivalités de boutiques, n'auraient pas le pouvoir de déclencher un mouvement d'ensemble suffisamment puissant pour inquiéter la bourgeoisie et le gouvernement, sans même parler de cette « radicalisation révolutionnaire de larges couches ouvrières » que Trotsky évoquait et qui serait aussi nécessaire face à la crise présente qu'elle l'était face à la crise de 1929.

Mais si les directions syndicales avaient en tête la mobilisation de la classe ouvrière, elles auraient une stratégie pour cela, des propositions de batailles, qui seraient certainement limitées dans un premier temps par le niveau de détermination actuel, mais dont chacune préparerait la suivante en encourageant les hésitants et en montrant à cette majorité, qui n'est pas encore prête aujourd'hui, que les travailleurs peuvent remporter des combats.

Même les manifestations de l'hiver et du printemps derniers n'étaient pas inscrites dans une telle stratégie, ne serait-ce que parce que les directions syndicales se sont refusé à annoncer par avance les étapes successives qui seraient nécessaires pour que chaque travailleur puisse y participer en toute conscience et mesurer les réussites éventuelles. Malgré tout, la répétition par deux fois d'une journée de grèves et de manifestations nationales a abouti à une mobilisation crescendo. On se souvient aussi comment les directions syndicales ont arrêté ce début de mobilisation avec la manifestation traditionnelle du 1er mai, non suivie d'autres propositions ni pour l'immédiat ni pour la rentrée.

À la rentrée de septembre, il n'était plus question de reprendre cela. Les directions syndicales se taisent ou critiquent les actions de l'hiver et du printemps derniers. Et celle qui parle, la CGT, a inventé le « calendrier », c'est-à-dire la fixation de journées d'action secteur par secteur, voire problème par problème, destinées uniquement à lâcher la vapeur là où il peut y en avoir. Des journées qui, bien souvent, ne marchent pas, les militants eux-mêmes n'y croyant pas. Et quand bien même elles marcheraient, elles n'ouvriraient aucune perspective permettant un élargissement du mouvement.

Les directions syndicales sont bien plus intégrées encore qu'au temps de Trotsky dans le fonctionnement capitaliste de l'économie et dans les institutions. Revendiquer des négociations constitue le fin du fin de la politique des dirigeants syndicaux, quand bien même il est évident que la bourgeoisie et son gouvernement n'ont rien à négocier. Cette absence de perspectives, plus que l'absence d'actions, pèse sur l'état d'esprit de l'ensemble des travailleurs et plus particulièrement sur le moral des militants. Cela se manifeste par la démoralisation et le retrait de l'activité pour les uns, par une attitude de plus en plus contestataire à l'égard des directions pour d'autres. Et la désorientation de nombre de militants sur le terrain renforce encore celle de l'ensemble des travailleurs, au lieu de la contrebalancer dans une certaine mesure.

Voilà le constat pour l'immédiat.

Mais les expériences du passé, notamment le déroulement de la crise de 1929 et ses conséquences sociales, prouvent que des explosions surviennent sans que les directions syndicales ne les provoquent ou n'aient même seulement envie de les provoquer. Et ce sont les directions syndicales qui sont confrontées alors au choix de suivre et, jusqu'à un certain point, épouser le combat pour le contrôler, ou se déconsidérer et disparaître.

Dans ce contexte, la scène politique apparaît dérisoire, dominée qu'elle est, d'ores et déjà, par les élections régionales qui auront lieu au mois de mars 2010, et en réalité aussi par les élections présidentielle et législatives dans deux ans et demi, en 2012.

Les élections régionales ont leur intérêt propre pour les partis politiques intégrés dans le système institutionnel. Les majorités électorales qui définissent les exécutifs régionaux sont porteuses de sinécures, de budgets, de liens avec la bourgeoisie locale. Les institutions régionales sont une pépinière pour notables en tout genre. Elles constituent aussi une base de repli pour les grands partis politiques. Être à la tête de 20 régions sur 22 a certainement été un lot de consolation pour le Parti socialiste en déconfiture sur le plan national.

Les régionales sont aussi une étape pour les grands partis institutionnels dans la préparation des échéances suivantes. C'est dans les négociations pour les régionales que s'expriment et peut-être se mettent en place les alliances pour la présidentielle et les législatives.

À part les centristes de Bayrou, d'un côté, et Le Pen, de l'autre, la droite se présente unie dans les régionales sous la bannière de Sarkozy.

Le fait que Sarkozy ait réussi à reprendre à Le Pen une partie de son électorat - on verra d'ailleurs aux régionales dans quelle mesure il l'a conservée - a incité la variante soft de l'extrême droite autour de Villiers à rallier la majorité présidentielle. Et, à l'approche des élections, le gouvernement sait multiplier les gestes pour plaire aux beaufs et aux Dupont-Lajoie. La communication sur la chasse aux immigrés sans papiers ou l'évacuation de la « jungle » de Calais en font partie. C'est passablement abject car il s'agit de la peau d'êtres humains, mais Paris ne vaut-il pas une messe ?

Du côté de la gauche, en dehors de la zizanie à la tête du Parti socialiste, la période préélectorale est marquée par de vastes manœuvres unitaires. Vastes peut-être, mais surtout verbales, où les propositions de rencontres, de débats, d'ateliers de travail se multiplient. Unitaires, toutes les formations de la gauche le sont, mais chacune surtout vers sa droite et sans que les contours unitaires dessinés par les unes et par les autres soient les mêmes.

Le Parti socialiste, ou du moins une partie de sa direction, regarde vers le Modem de Bayrou, qui lui rend la pareille. Le Parti communiste, après sa campagne unitaire aux élections européennes au côté du Parti de gauche de Mélenchon, lorgne de plus en plus vers le Parti socialiste car la quasi-totalité des positions au sein des conseils régionaux ont été acquises en alliance avec le Parti socialiste. Le Parti de gauche de Mélenchon lorgne vers le Parti communiste. Et il se fera probablement une douce violence si, pour s'allier avec le Parti communiste, il faut s'allier aussi, sous une forme ou sous une autre, au Parti socialiste. Quant au NPA, il regarde du côté du Parti de gauche et du Parti communiste mais, pour reprendre son slogan, cela, bien sûr, « en toute indépendance du Parti socialiste » !

Pour aborder la période électorale en meilleure position, le Parti socialiste gauchit dans une certaine mesure son langage. Oh, rien dans son programme qui puisse être vraiment important pour les travailleurs et surtout dont ceux-ci pourraient s'emparer pour le cas où le Parti socialiste reviendrait au pouvoir ! Rien, à part quelques arguties juridiques contre les licenciements. Rien pour une augmentation réelle des salaires et du pouvoir d'achat. Et surtout rien qui pourrait un tant soit peu gêner la bourgeoisie capitaliste.

Mais, enfin, on voit des dirigeants du Parti socialiste participer à certaines manifestations autour d'entreprises qui licencient ! Et puis ses maires et conseillers municipaux ont pris part à l'organisation de la « votation citoyenne », à l'initiative du Comité national contre la privatisation de La Poste dont ils font partie. Avec une participation de deux millions de votants, la « votation citoyenne » a été un succès pour ses organisateurs.

Les criailleries de la droite à propos de ces deux millions de votants sont doublement hypocrites. Elles le sont d'abord parce que nier que le changement de statut de La Poste est un pas de plus vers la privatisation est un gros mensonge. Elles le sont aussi lorsque les porte-voix du gouvernement minimisent les résultats, car les membres des classes populaires qui ont participé à cette « votation citoyenne » l'ont fait pour protester contre la privatisation, mais aussi contre la dégradation des services publics.

Mais cela laisse ouverte la question : à quoi aboutit cette « votation citoyenne » ?

À réclamer un référendum à Sarkozy ! Le choix de cette forme d'agitation qu'a été la « votation citoyenne », en soumettant la question de la privatisation à un référendum, a remis la décision entre les mains de Sarkozy. La mobilisation autour des urnes, malgré son succès, se retrouve dans une impasse, du moins tant qu'elle reste sur ce terrain.

Mais il est vrai que c'est cette forme d'agitation qui met le moins en contradiction le Parti socialiste ou même le Parti communiste avec leur politique antérieure. Car il faut tout de même rappeler que, si c'est Sarkozy et les siens qui sont en train de préparer les toutes dernières étapes qui mènent à la privatisation de La Poste, tous les gouvernements qui ont précédé y avaient contribué, y compris les gouvernements sous la direction du Parti socialiste, y compris celui de Jospin avec la participation de toute la « gauche plurielle », MDC, PRG, Verts et surtout PC compris.

C'est sous le gouvernement de Rocard - sans le PCF - et le ministère de Quilès que la Poste de « service public » devint « établissement public, industriel et commercial » et s'engagea dans une politique de recherche de rentabilité. C'est sous Jospin - avec le PCF - que la directive européenne introduisant la concurrence pour le courrier de plus de 350 grammes fut transposée dans les lois nationales.

Dans ces conditions, si d'aucuns se félicitent de l'unité réalisée « dans la lutte » contre la privatisation de La Poste, c'est une forme bien dérisoire de lutte, et c'est une unité bien trompeuse qui sert surtout à redorer le blason des partis de la gauche gouvernementale.

S'opposer à la privatisation est non seulement légitime mais encore indispensable. Et ce ne sont pas des opérations unitaires à vocation essentiellement électorale qui arrêteront le processus engagé.

Les services publics ont certes toujours eu leurs limites dans cette société capitaliste où l'argent est roi et ont toujours été conçus pour être utiles, avant tout, aux intérêts généraux de la bourgeoisie. Mais de la santé à l'éducation, des transports publics aux télécommunications, les services publics et leur qualité constituent un élément important des conditions d'existence des classes populaires.

Leur démantèlement, plus ou moins étalé sur les vingt dernières années, est un des aspects de l'offensive de la bourgeoisie.

Voilà pourquoi tout se tient. La lutte pour l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, pour la défense du pouvoir d'achat des salariés, et la lutte contre la privatisation : toutes ces luttes liées ne peuvent être victorieuses que par un changement du rapport de forces global entre la classe ouvrière et la bourgeoisie.

Bien sûr, défendre la nécessité de ces luttes, se placer dans cette perspective, n'est pas contradictoire avec la participation aux élections. Mais dans toutes ces manœuvres pré-électorales menées au nom de l'unité, la perspective de la lutte est progressivement noyée sous la perspective électorale. Elle l'est d'abord par le fait que sont visées y compris des formations politiques qui n'ont qu'une existence électorale et électoraliste. Elle l'est aussi dans le fait que toutes ces manœuvres unitaires visent à constituer un front anti-Sarkozy, et seulement cela.

Battre Sarkozy est en passe de devenir, y compris à l'extrême gauche, le nec plus ultra du combat. Mais encore une fois, Sarkozy n'est qu'un serviteur tout à fait interchangeable des intérêts de la bourgeoisie.

Parler de la lutte contre Sarkozy sans parler de la lutte contre le patronat, contre la bourgeoisie, contre le système capitaliste en crise, est tromper le monde du travail, remplacer le véritable combat par un combat contre un leurre. Bien sûr en théorie l'un n'empêche pas l'autre. Mais en pratique les manœuvres politiques diverses en cours visent à faire oublier l'un par l'autre.

Pour notre part, Lutte ouvrière, nous participerons aux élections régionales tout simplement pour y faire entendre une voix révolutionnaire, une voix défendant les intérêts des classes exploitées. Nous n'attendons rien de ces élections, ni postes ni positions. Nous ne cherchons pas à y préparer des alliances susceptibles de servir aux législatives ou à la présidentielle. Mais, toutes ces élections étant un moment de préoccupation politique, il est nécessaire en cette période de crise, de faillite évidente du système capitaliste, d'attaques contre la classe ouvrière, que se fasse entendre la voix des communistes révolutionnaires.

7 octobre 2009