Après le 2e tour - Communiqué d'Arlette LAGUILLER, dimanche 5 mai 2002

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Mai-Juin 2002

Comme il était absolument prévisible, Le Pen n'a pas obtenu plus de voix que celles qu'il avait obtenues, avec son compère Mégret, au premier tour.

Ce qui signifie, tout d'abord, comme nous l'avons dit et redit, que Le Pen aurait été très facilement battu avec les seules voix de la droite, laquelle avait obtenu au premier tour le double des voix de Le Pen.

Cela signifie aussi que les dirigeants de la gauche se sont prostitués pour rien et ont fait de Chirac le président de loin le mieux élu de la Ve République. Même De Gaulle n'en a jamais eu tant.

Les dirigeants de la gauche viennent ainsi de nous dire, de la pire des façons, que la gauche gouvernementale et la droite gouvernementale se ressemblent beaucoup plus qu'elles ne se différencient.

Les dirigeants de la gauche ont gonflé la baudruche Le Pen en sachant pertinemment que Le Pen n'avait aucune chance, et de très loin, de l'emporter au 2e tour, mais ils ont agité l'épouvantail Le Pen, comme s'il pouvait être élu. Ils ont agité le spectre du fascisme qui n'était pourtant dans la situation présente qu'un spectre d'opérette, même si les idées de Le Pen représentent cette survivance.

Les dirigeants de la gauche ont réussi, depuis 15 jours, à éviter, vis-à-vis des classes populaires, toute explication sur la cause de la désaffection de l'électorat de gauche à leur égard et sur la baisse des voix du Parti Socialiste et de l'effondrement de celles du Parti Communiste.

La campagne qu'ils ont menée en faveur de Chirac était aussi honteuse qu'inutile et artificielle, ce qu'ils savaient bien évidemment.

Pour notre part, nous avons refusé de nous aligner sur cette campagne et refusé de nous abaisser à appeler à voter pour Chirac. On nous accuse souvent de défendre un programme dépassé mais nous sommes fiers d'être fermes sur nos idées et de ne pas retourner notre veste à la première occasion venue.

Chirac, quelle que soit l'hypocrisie dont on explique le vote pour lui, qu'on parle de prendre son bulletin avec des gants ou avec une pince sur le nez, est un ennemi du monde du travail.

Il faut savoir qu'en particulier dans les entreprises nombre de travailleurs, de militants ou d'électeurs du PC, se refusaient à voter Chirac. Même si leur nombre n'est pas suffisant pour apparaître dans les statistiques, il comptera sûrement dans les luttes de l'avenir.