Élections européennes - 7 juin 2009 - Circonscription d'Ile de France
Liste Lutte Ouvrière
soutenue par Arlette Laguiller
conduite par
Jean-Pierre Mercier
ouvrier de l'automobile
et
Sophie Robin
factrice
Travailleuses, travailleurs, salariés, électeurs des classes populaires,
Plus que les cinquante ans de laborieux marchandages pour mettre en place le Marché commun puis l'Union européenne, c'est la crise qui unit aujourd'hui le destin des travailleurs d'Europe.
D'un bout à l'autre du continent, c'est un même spectacle de désolation : des usines qui licencient ou ferment purement et simplement, qui diminuent les salaires notamment par le biais du chômage partiel, des femmes et des hommes condamnés à la misère.
Pourtant, l'Europe, et plus précisément sa partie occidentale, est une des régions les plus riches du monde, riche du travail passé et présent accumulé par ses classes laborieuses, mais aussi du pillage du reste du monde.
Mais la classe capitaliste qui domine ce continent et le monde entier veut faire payer aux classes populaires, et avant tout aux salariés, cette crise économique, dont elle est entièrement responsable.
Les maîtres de cette économie sont pires que les bandits de grands chemins qui détroussaient les voyageurs. Ils jettent des milliers de leurs salariés à la rue, sans état d'âme, sans se préoccuper de ce qu'ils deviendront une fois au chômage. Et comme le sort de bien des petits commerçants, des artisans, dépend directement ou indirectement du pouvoir d'achat des salariés, la fermeture d'une usine signifie souvent la ruine d'une ville ou d'une région entière.
Pour permettre aux financiers de garder les mêmes profits malgré la crise et même de les augmenter, l'État met à leur disposition les finances publiques. Pour cela, il supprime des emplois indispensables dans les services publics, des hôpitaux à l'Éducation nationale en passant par les transports publics.
Lutte Ouvrière se présente dans ces élections européennes, en premier lieu, pour dénoncer un système économique qui, périodiquement, conduit à de tels cataclysmes.
Pourquoi des hommes capables de travailler sont-ils condamnés brutalement à l'inactivité forcée ?
Pourquoi manque-t-il des millions de logements alors qu'il y a des millions de chômeurs ?
Lutte Ouvrière se présente pour dénoncer les grands groupes industriels et financiers, qui exercent une dictature sur l'économie et sur toute la vie sociale, et sont de ce fait plus puissants que les dirigeants politiques. Elle se présente pour affirmer que mettre fin à cette dictature est une nécessité vitale pour toute la population. Il faut réorganiser l'économie afin qu'elle vise à satisfaire les besoins de tous au lieu d'être orientée pour générer du profit pour une petite minorité.
Pour la défense du monde du travail
Le chômage est une catastrophe sociale qui n'a rien de naturel ni de divin. Une grande entreprise frappée par la mévente, au lieu de licencier pourrait répartir le travail entre tous sans diminuer les salaires en prenant l'argent sur les profits présents ou passés.
Il faut donc interdire les licenciements sous peine de réquisition sans indemnité ni rachat.
Pour préserver le pouvoir d'achat et relancer l'économie en prenant sur les profits antérieurs, il faut une augmentation générale des salaires, des retraites et des allocations et leur indexation sur les hausses de prix.
Au-delà de ces exigences de survie, les classes populaires ont intérêt à imposer des exigences plus fondamentales.
Même les partisans les plus acharnés de l'économie capitaliste dénoncent aujourd'hui l'absence de contrôle qui a permis d'abord que des quantités croissantes de capitaux soient orientées vers la spéculation au lieu d'être investies dans la production utile, puis que cette spéculation prenne des formes de plus en plus dangereuses avant de conduire à la crise financière.
Pour lutter contre le chômage et la baisse du pouvoir d'achat, il faut éclairer, rendre public tout ce qui se passe dans les finances des grandes entreprises.
Il faut connaître les relations entre les grandes entreprises et leurs sous-traitants, comme entre les petits producteurs et les grandes chaînes commerciales. Qui empoche les marges ? Quels sont les dessous-de-table ? Qui étrangle qui ? Quels sont les projets de suppressions d'emplois à court et à long termes ? Et pour cela, il est impératif de supprimer le secret des affaires. Les licenciements collectifs ne sont jamais une nécessité mais toujours un choix pour plus de profits.
Imposer un contrôle sur les finances des entreprises est le seul moyen d'empêcher que l'argent qu'elles accumulent soit détourné vers la spéculation financière.
Contre l'Europe forteresse
Même à l'intérieur de l'Union européenne, les frontières nationales sont loin d'être devenues de simples limites administratives.
L'Europe des bourgeois, c'est l'Europe de la chasse aux immigrés, l'Europe des expulsions.
Par la navigation, la Méditerranée a été, pendant des temps immémoriaux, un lieu d'échanges entre les peuples qui vivent sur ses rivages. Ceux du continent européen et ceux du Maghreb ou d'Afrique noire sont liés par une histoire commune. Et aujourd'hui encore, sur les chaînes de production des usines d'automobiles, les travailleurs nés en France côtoient des travailleurs nés de l'autre côté de la Méditerranée.
L'Europe des bourgeois fait pourtant de cette mer intérieure un obstacle à la circulation des hommes.
Contre la domination des financiers sur l'Europe
Nous critiquons l'actuelle Union européenne et ses institutions parce qu'elles sont toutes des instruments de la bourgeoisie. Les différentes bourgeoisies d'Europe l'ont créée dans leur intérêt exclusif. En outre, la partie occidentale, riche, de l'Europe exerce une véritable domination sur sa partie orientale.
L'unification de l'Europe est cependant une bonne chose. Débarrassés de la dictature des groupes industriels et financiers, les États-Unis socialistes d'Europe, englobant l'ensemble du continent et ouverts sur l'extérieur, seront un progrès formidable.
Nous combattrons toutes les formes de protectionnisme, qu'il soit pratiqué entre pays de l'Union européenne ou aux frontières de celle-ci. Le protectionnisme n'est jamais fait pour protéger les intérêts des travailleurs d'un pays, mais toujours pour protéger les intérêts des capitalistes et des banquiers.
Une des pires formes des frontières est celle qu'on dresse dans les têtes pour opposer les peuples les uns aux autres.
Ceux qui essaient de dresser les travailleurs les uns contre les autres en fonction de leur pays, de leur nationalité, de leur langue ou de la couleur de leur peau, sont nos pires ennemis.
Harmoniser les droits par le haut
Cette Europe des marchands, si sourcilleuse sur la question de la « concurrence non faussée », si prompte à réglementer à tort et à travers quand il s'agit de la circulation des marchandises, ne se soucie pas du tout des êtres humains. Si le marché est plus ou moins harmonisé, les droits sociaux ne le sont pas. Pas plus que ne le sont les salaires.
Même pour un droit aussi élémentaire que le droit des femmes à disposer de leur propre corps, l'Union européenne s'accommode parfaitement de législations comme celles de la Pologne et de l'Irlande qui refusent l'interruption volontaire de grossesse ou celle de Malte qui interdit même le divorce.
Il faut imposer une clause garantissant à toutes les femmes les droits des Européennes les plus favorisées, c'est-à-dire garantissant à toutes les droits de celles qui sont les moins opprimées.
Harmoniser, par le haut, les droits sociaux, le salaire minimum, la protection sociale, les droits des femmes, est une revendication élémentaire. C'est en outre le moyen de s'opposer à ce que les capitalistes jouent les salariés des différents pays les uns contre les autres.
Les choses décisives ne se déterminent ni dans les parlements nationaux ni au Parlement européen. Mais, puisque l'électorat est convié à s'exprimer,
Votez Lutte Ouvrière !
Pour une Europe débarrassée de la dictature des financiers !
Pour exprimer la colère des classes populaires !