A l'heure où nous mettons sous presse, la période de dépôt des parrainages n'est pas encore terminée et nous ne savons donc pas qui, parmi les candidats annoncés, participera à l'élection présidentielle.
Le système de parrainage actuel aura, en tout cas, montré ses aspects antidémocratiques.
Que l'on cherche à écarter des candidatures qui ne représentent rien dans l'opinion publique, cela se conçoit.
La limitation du droit de parrainage aux seuls élus, tout en étant restrictive, n'est pas forcément antidémocratique dans un pays où il y a 36 000 communes et donc autant de maires, auxquels s'ajoutent d'autres catégories d'élus à différents niveaux des collectivités locales, jusqu'aux députés et sénateurs, portant le nombre de parrains potentiels à quelque 46 000 personnes.
Mais les élus, en particulier les maires des petites communes qui sont le plus loin des appareils des partis politiques et parmi lesquels se trouve la majorité de ceux qui, par souci démocratique, sont prêts à parrainer un candidat dont ils ne partagent pas les options politiques, sont quand même intégrés dans un système hiérarchique de pouvoir. Les aides, les subventions, ou même simplement des projets communs à plusieurs localités, dépendent des échelons supérieurs. C'est par là que les élus sont rendus vulnérables aux pressions des appareils des grands partis, voire de l'administration.
Il ne s'agit pas de discuter des consignes des partis à leurs adhérents car, après tout, que la direction du PS ou celle de l'UMP demandent à des élus qui se sont présentés sous leurs étiquettes de ne pas parrainer des candidats d'autres tendances est assez logique.
Mais même les maires ne se revendiquant d'aucun parti ou étant apolitiques sont soumis à la pression et au chantage des niveaux plus élevés de la hiérarchie étatique : communauté de communes, conseil général, député, etc.
En outre, tout se tient et la question du caractère plus ou moins démocratique d'un mode de parrainage est inséparable du mode de scrutin lui-même. Si les élections étaient proportionnelles, des formations comme la nôtre pourraient avoir, en fonction du nombre de voix qu'elles recueillent, suffisamment d'élus pour parrainer un candidat issu de leurs rangs.
La loi électorale actuelle est loin d'être démocratique et de représenter toute l'opinion. Les deux partis qui ont la majorité absolue actuellement à la Chambre des députés, l'UMP et l'UDF, n'ont obtenu que 38 % des suffrages exprimés au premier tour des législatives, c'est dire que 62 % des votants n'ont pas droit à la parole. Et c'est vrai dans toutes les élections : européennes, régionales, municipales, etc.
Seul le sens démocratique d'un certain nombre d'élus, généralement de petites communes et proches de la population, permet de contourner le barrage des grands partis. Heureusement ! Non seulement les chaînes de télévision, la grande presse, c'est-à-dire les puissances financières qui sont derrière, elles, ont de larges capacités de conditionner l'opinion publique et de présélectionner les candidats, bien avant que l'électeur ait un bulletin de vote entre les mains, mais la méthode de parrainage actuelle donne aux grands partis, qui ont des centaines de députés, de sénateurs et autres, de puissants moyens d'écarter des concurrents et de fausser l'expression des électeurs.
Le chantage au vote utile
Depuis que le PS est devenu hégémonique à gauche, il a toujours utilisé le chantage au vote utile dès le premier tour. S'il peut l'utiliser contre tous ses concurrents généralement situés sur sa gauche, le PC y est pour quelque chose.
Ce n'est pas le lieu de revenir ici sur l'ensemble de la politique du PC et sa responsabilité dans le fait que le PS, donné pour moribond au début des années soixante avec une influence électorale très inférieure à celle du PC, a pu devenir le parti hégémonique à gauche.
La tactique électorale du PC était le sous-produit d'une stratégie politique.
Rappelons que c'est le PC lui-même qui a fabriqué les verges pour le fouetter en ne présentant pas de candidat à la présidentielle de 1965 ni à celle de 1974 et en s'alignant dès le premier tour derrière le candidat du PS, François Mitterrand. En ne présentant pas de candidat et en appelant ses électeurs à voter pour le candidat du PS, le PC a lui-même accrédité tout à la fois l'idée que le PC n'avait rien de particulier à dire au premier tour et l'idée que le "vote utile" était celui en faveur du parti de gauche le mieux placé pour l'emporter contre la droite.
Le mécanisme a joué ensuite pleinement contre le PC qui, d'élection présidentielle en élection présidentielle, est tombé de 16,29 % des voix en 1969 pour Jacques Duclos (alors que Gaston Defferre, candidat socialiste, en était à 3,83 %) aux 3,37 % pour Robert Hue en 2002 (à côté de Jospin, dans les basses eaux pourtant, à 16,86 %).
L'échec de Jospin en 2002 et la présence de Le Pen au deuxième tour ont donné au PS des arguments supplémentaires en faveur du "vote utile" dès le premier tour. C'est une escroquerie car, en 2002, ce n'est pas Le Pen qui a progressé, c'est Jospin qui a reculé au point de perdre deux millions cinq cent mille électeurs dans son propre électorat. Mais, en 2007, le PS brandit la menace d'un Le Pen au deuxième tour pour amener l'électorat populaire à voter dès le premier tour pour Ségolène Royal.
A l'escroquerie d'origine quant à l'interprétation du scrutin de 2002 s'en ajoute une autre qui consiste à comparer la situation de 2007 à celle de 2002 alors que l'une n'a rien à voir avec l'autre.
Contrairement à 2002, en 2007, ce n'est pas la gauche qui est au pouvoir. Alors que la présidentielle de 2002 concluait cinq ans de gouvernement Jospin qui avait déçu les classes populaires, démoralisé l'électorat de la gauche gouvernementale en général et celui du PS et du PC en particulier, en 2007, on sort de cinq ans de gouvernement de droite. Chirac ayant été élu avec un score de république bananière grâce à l'appel honteux de la gauche gouvernementale à voter pour lui, la droite a eu les mains libres pour mener une politique particulièrement rétrograde et multiplier les mesures contre les classes populaires. Un clou chassant l'autre, les crapuleries cyniques de la droite ont fait oublier les coups portés par feu "la gauche plurielle".
En outre, si en 2002, chacun des cinq partis qui avaient pourtant gouverné ensemble sous l'étiquette "gauche plurielle" a tenu à présenter son propre candidat, cette fois deux d'entre eux au moins, les Radicaux de gauche et les chevènementistes, soutiennent Ségolène Royal dès le premier tour.
Il y a toutes les chances que le PS, après quatre ans de cure d'opposition, retrouve son électorat traditionnel.
Il faudrait que Le Pen double quasiment son score de 2002 pour dépasser celui dont est créditée Ségolène Royal et qui correspond à l'influence électorale du PS lorsqu'il est dans l'opposition. Il n'y a vraiment aucun risque que Le Pen soit présent au deuxième tour.
Mais brandir le souvenir de Le Pen au deuxième tour est destiné à ramener au PS la partie de son électorat égarée en 2002 vers l'abstention ou le vote pour d'autres candidats. "Plus jamais ça" tient lieu d'argument politique. Il s'y ajoute la crainte exprimée par le "tout sauf Sarkozy". Il se confirme, tout au long de la campagne électorale, que le meilleur argument de Ségolène Royal auprès de l'électorat populaire ne réside pas dans les 100 propositions, dont 75 % sont vides, de son programme mais réside dans le fait que c'est en votant pour elle qu'on a une chance d'empêcher Sarkozy d'être élu président de la République.
La bipolarisation accentuée
La bipolarisation de la vie politique n'est certes pas un fait nouveau. A certains égards, elle découle de la Constitution gaulliste qui, sans avoir réduit le nombre de partis existants à deux grands partis qui, se succédant en alternance au pouvoir, un peu comme aux Etats-Unis avec le Parti démocrate et le Parti républicain ou, dans une certaine mesure, en Grande-Bretagne, pousse néanmoins les différents partis à des alliances plus ou moins durables.
Mais elle semble avoir franchi un petit pas supplémentaire non pas en raison d'une modification des lois électorales, pourtant largement vidées de toute trace démocratique, mais en raison des circonstances politiques et en raison de la pression exercée par les médias dans ce sens. Cette pression tend à faire apparaître le premier tour des élections comme une étape accessoire, le seul tour qui compterait étant le deuxième, là où se décide formellement qui sera le président de la République et où ne peuvent rester présents que deux candidats.
Bien sûr, il y a des nuances entre les deux candidats qui seront présents au deuxième tour ! Mais les deux sont des candidats admis par la bourgeoisie. Sarkozy est plus proche du cœur des bourgeois, mais ceux-ci savent qu'ils n'ont rien à craindre de Ségolène Royal pour leurs coffres-forts. Les deux se situent sur le terrain de l'économie de marché, de la concurrence, de la propriété privée des moyens de production. Une fois à la direction de l'Etat, ils ne peuvent que servir loyalement les intérêts du grand patronat.
Ce n'est pas pour rien qu'ils ont été présélectionnés car il faudrait être singulièrement naïf pour croire que la prise de position quasi unanime des chaînes de télévision et de la presse en faveur de ces deux candidats, leur certitude que c'est l'un des deux qui ira inévitablement à l'Elysée, que tout cela ne représente pas l'opinion de la grande bourgeoisie. Les chaînes de télévision et les grands groupes de presse sont contrôlés par une demi-douzaine de grandes familles bourgeoises, de Dassault à Lagardère en passant par Bouygues.
Bien d'autres courants politiques dénoncent cette bipolarisation croissante de la vie politique française. Mais, du point de vue du mouvement ouvrier, l'aspect le plus grave de cette évolution est d'écarter de la vie politique, ou du moins d'étouffer, la voix des courants qui se revendiquent, ne fût-ce que par leur passé, ne fût-ce que par leur dénomination, du mouvement ouvrier.
Cela fait bien plus d'un demi-siècle que le PC, par exemple, ne représente plus les intérêts politiques de la classe ouvrière. Mais, par son langage, par sa présence dans la classe ouvrière, il reflétait certaines de ses aspirations. Aujourd'hui, l'audience électorale du PC est à peine supérieure à celle de l'extrême gauche, et ce n'est pas peu dire !
Cela correspond à un recul de fond dont l'audience électorale n'est qu'un aspect ou, plus exactement, un des indicateurs. Et il est évident que ce n'est pas en chauffant le thermomètre que l'on mettra fin à la baisse de la température.
Si le maintien, et à plus forte raison le progrès, d'un courant se revendiquant de la classe ouvrière ne remplace pas le mouvement lui-même, ses militants et ses luttes, il contribue cependant au moins à maintenir levé un drapeau.
C'est pourquoi, il est important que, dans cette élection, malgré le mouvement de fond dans le sens réactionnaire des choses et malgré la bipolarisation et la pression du "vote utile", se maintienne un courant politique qui se revendique clairement du mouvement ouvrier, de ses traditions et qui défende un programme qui répond réellement aux problèmes immédiats de la classe ouvrière.
Si nous avons refusé de participer à l'aventure du "rassemblement anti-libéral de gauche" ou de la "gauche du non" tout au long de sa brève et dérisoire histoire, ce n'est pas seulement parce que l'idée de réunir dans une même formation des courants aussi disparates, aux idées et perspectives politiques aussi contradictoires, que Mélenchon, Bové, le PC, la LCR, des écologistes, des altermondialistes, etc., nous est toujours apparue utopique, mais plus encore parce que c'est une utopie, au fond, réactionnaire.
Il y a déjà assez de la pression des grands médias, des grands partis, pour faire taire les courants communistes révolutionnaires pour que l'on n'y ajoute pas le choix volontaire de se dissoudre à l'intérieur d'un magma informe.
Une des expressions du recul du mouvement ouvrier et de ses idées est une perte de repères, une perte du sentiment de classe, du sentiment d'appartenir à la classe ouvrière aux intérêts matériels et surtout politiques diamétralement opposés à ceux de la bourgeoisie capitaliste.
Le rôle des militants se réclamant de la classe ouvrière n'est certainement pas d'accompagner ce mouvement, voire d'aller au devant, au nom du réalisme ou, plutôt, du suivisme à l'égard des débris issus du mouvement stalinien ou de courants dégoûtés de ce qu'est devenu le PS, mais sans avoir le courage de rebâtir quelque chose qui ressemble à ce qu'il était au temps de ses lointaines origines.
Ces courants divers et multiples, qu'il est à la mode de regrouper sous le nom générique de "mouvement anti-libéral de gauche", n'ont au fond qu'une seule chose en commun. C'est que, si les uns et les autres expriment toutes sortes d'idées, dont certaines tout à fait respectables, aucun n'exprime les intérêts politiques de la classe ouvrière. S'unir avec eux eût-il été possible que cela eût signifié l'abandon de toute politique représentant ces intérêts !
Ce constat fait partie de nos désaccords importants avec la LCR et, sans doute même, de nos désaccords fondamentaux.
Brandir le mot "unité" passe bien, surtout dans une période de recul où on a trop facilement tendance à croire qu'il suffit d'additionner des forces disparates, voire contradictoires, pour surmonter ce recul. Mais la politique ne se résume pas à une addition de ce genre. On peut, bien sûr, se retrouver côte à côte, à l'occasion, avec des altermondialistes qui dénoncent certaines conséquences du capitalisme, même s'ils s'accommodent de cette organisation sociale dans son ensemble. On peut se retrouver avec des écologistes pour dénoncer les innombrables affaires comme celle du naufrage de l'Erika, quand bien même ils ne s'en prennent pas aux véritables responsables de la dégradation de l'environnement. On peut soutenir José Bové lorsqu'il est condamné pour avoir protesté contre l'irresponsabilité d'utiliser les OGM sous le seul contrôle de grands trusts à la Monsanto, quand bien même il est dérisoire de considérer les OGM ou la "malbouffe" comme les problèmes majeurs de notre époque. Comme on peut se retrouver avec des associations militant sur le terrain du droit au logement, pour l'obtention de permis de séjour pour les sans-papiers, etc., dans des manifestations axées sur ces questions, quand bien même elles sont hostiles à toute idée d'organisation politique.
Mais quel sens politique cela aurait-il de trouver une expression commune avec tous ces courants, sur la base du plus petit commun dénominateur ? Et quel intérêt ? Fixer pour objectif politique une telle unité d'expression lors de l'élection présidentielle, c'est abandonner, par avance, la défense et la popularisation de la politique nécessaire pour la classe ouvrière. De plus, pour rien, parce que ces courants n'en veulent, de toute façon, pas - comme la LCR en a fait la triste expérience !
L'ironie sinon de l'histoire, du moins de nos histoires parallèles avec la LCR, c'est que la LCR finit par se retrouver dans la même situation que nous, aussi isolée par rapport à ces courants, et qu'elle a été amenée à faire sous la pression des circonstances ce que nous avons choisi de faire par choix conscient.
Si, donc, les élus qui nous ont promis leur parrainage le concrétisent, comme nous l'espérons, par la remise des imprimés officiels au Conseil constitutionnel, Arlette Laguiller sera présente dans cette campagne présidentielle pour défendre des objectifs, un programme qui correspondent aux intérêts politiques de la classe ouvrière dans la situation concrète d'aujourd'hui.
Nous exprimons bien sûr les problèmes les plus vitaux et les plus urgents de la classe ouvrière et de la société.
Le principal problème d'aujourd'hui, dont découle une série d'autres, est celui du chômage. Il est vital, pour les travailleurs comme pour l'ensemble de la société de mettre fin au chômage en interdisant les licenciements et les destructions d'emplois et en contraignant les entreprises à créer des emplois, au besoin en répartissant le travail entre tous.
Il faut également que l'Etat embauche dans les hôpitaux, dans l'Education nationale, dans les maisons de retraite, dans les transports, en nombre suffisant pour assurer correctement les services publics indispensables à la population.
Un autre problème, celui du logement, prend aussi un caractère dramatique pour les classes populaires. Cent mille sans-logis, un million deux cent mille personnes sur listes d'attente d'un logement social, plus de trois millions de logements insalubres ou indignes du 21e siècle, d'après les chiffres de la Fondation Abbé Pierre ! Il faut que l'Etat crée un service public du logement qui prenne en charge la construction dans les délais les plus rapides des deux ou trois millions de logements qui manquent, en prenant l'argent sur ce qui est distribué à fonds perdus en aides aux entreprises, sans passer par les bétonneurs privés et sans générer de profit, et qu'il réquisitionne les terrains nécessaires pour cela.
Autre problème majeur pour l'écrasante majorité des salariés et des retraités : la détérioration continue de leur pouvoir d'achat, tant en raison de la hausse des prix qu'en raison des hausses de cotisations sociales ou du moindre remboursement, notamment, des soins.
Il faut une augmentation de tous les salaires d'au moins 300 euros pour rattraper l'érosion du pouvoir d'achat depuis des années. Aucun salaire, aucune pension, aucune allocation ne doit être inférieur à 1 500 euros net par mois.
Il faut que tous les contrats précaires soient remplacés par des contrats à durée indéterminée.
Mais nous expliquerons aussi que cela ne pourra être imposé que par des luttes collectives et qu'il n'y a rien à espérer sur ce terrain-là du résultat de l'élection présidentielle.
Mais, au-delà de ces évidences, nous dirons aux travailleurs qu'il ne faut pas être dupes des marionnettes politiques qui occupent le devant de la scène et qui nous jouent la comédie du pouvoir alors que, derrière le rideau, c'est le grand patronat qui tire les ficelles. On ne peut améliorer la vie des travailleurs, on ne peut même pas arrêter les coups qu'on leur porte, sans s'en prendre au grand capital et à son emprise sans contrôle sur la société. Il ne faut pas se tromper de cible et prendre la cape du torero pour l'épée et l'homme qui sont derrière !
Bien sûr, il ne suffit pas de populariser l'idée qu'il faut soumettre les grandes entreprises au contrôle des travailleurs, des consommateurs et de la population pour que cela se réalise. Mais les idées popularisées aujourd'hui sont des graines semées pour demain lorsque la classe ouvrière, reprenant confiance en elle-même, sera en situation de modifier le rapport de forces et d'imposer par la lutte collective ce qu'elle ne pourra jamais obtenir par les élections.
Alors, bien sûr, les idées défendues dans cette campagne pèseront d'autant plus pour l'avenir que plus nombreux seront ceux qui, en votant pour notre candidate, les approuveront. Mais cela dépend de l'électorat populaire, alors que les objectifs qui doivent être avancés, les idées qui doivent être popularisées, en se servant des moyens d'expression plus larges d'une campagne présidentielle, dépendent du choix politique que l'on fait en se présentant. Et le nôtre, c'est de défendre un programme qui, demain, puisse permettre aux travailleurs en lutte de trouver le chemin le plus efficace pour combattre l'organisation capitaliste de la société.
1er mars 2007