Cette question, certains militants ou sympathisants de l'extrême gauche se la posent et y répondent négativement.
A notre avis, se poser la question est évidemment normal, mais y répondre négativement est une erreur que les marxistes qualifient généralement de "gauchiste".
Nous avons accepté, de tout coeur, de participer avec le PCF, ses dirigeants et ses militants à une manifestation sur l'emploi et contre les licenciements et même de la co-organiser , chacun ayant la liberté de ses mots d'ordre. Mais le minimum de sérieux était de ne pas quitter ce terrain et de ne pas faire de cette manifestation le champ clos d'une critique politique du PCF. Sinon, pourquoi accepter d'être avec lui ?
Nous avions au contraire à faire la démonstration, vis-à-vis de ses militants et sympathisants, que nous n'étions pas toujours et en toutes circonstances critiques à l'égard du PCF. Nous avions l'occasion de montrer que lorsqu'il faisait un pas à gauche nous le soutenions sans réserve.
Ce n'est pas une attitude réservée au seul PCF.
Lorsque nous nous sommes présentés en commun avec la LCR aux élection européennes, nos divergences passées et présentes n'ont pas disparu. Mais ni la LCR ni nous-mêmes n'avons fait de cette campagne un terrain pour nous reprocher tout ce que nous pouvions avoir éventuellement à critiquer. Nous nous en sommes tenus à en défendre les axes, chacun avec notre vocabulaire et, comme on dit, notre sensibilité, sans déborder sur un quelconque autre terrain.
Alors, ceux qui répondent négativement à la question posée au début peuvent se poser la question de savoir si, au second tour d'une élection législative, par exemple, ils appelleraient à voter pour le candidat du PCF et surtout du PS "pour battre la droite". C'est-à-dire en contribuant à faire élire un député qui soutiendrait la politique anti-immigrés d'un Chevènement ou pro-patronale d'Aubry ou de Strauss Kahn.
Et, même en formulant toutes les critiques que l'on veut, cela revient vis-à-vis des électeurs à dire que l'election de tels députés est un moindre mal.
Nous, nous ne pouvons répondre que pour nous-même, nous nous abstiendrions sur le terrain électoral.
Mais si le PCF appelle à manifester sur le terrain des revendications de la classe ouvrière, non seulement nous ne nous abstenons pas mais nous ne faisons pas une campagne anti-PCF à cette occasion.
Si notre influence était plus grande, tant du point de vue militant que politique, c'est nous qui inviterions le PCF à nos manifestations. Pour le moment c'est l'inverse : sachons définir notre politique en conséquence.